la création d’une banque postale en Tunisie est stratégique
La Poste tunisienne dénomination commerciale de l’Office national des Postes tunisiennes, est l’entreprise publique tunisienne de service postal. Depuis le 1er janvier 1999, à la suite du retrait des activités de téléphonie, la Poste tunisienne est un établissement à caractère industriel et commercial centré sur deux activités principales : la collecte, le transport et la distribution de courrier, ainsi que l’exploitation et la fourniture de services financiers, et des services divers.
6 Tunisiens sur 10 frappés d’ostracisme financier !
Ses activités financières en font le premier établissement financier puisqu’elle attire environ 4 millions de détenteurs de comptes épargnants (soit 25% de l’épargne du pays) et près de 2 millions titulaires de comptes courants postaux. Elle améliore également la couverture postale du pays grâce à ses 1 200 bureaux de poste, avec la mise en place de nouveaux distributeurs automatiques, pour atteindre 700 DAB, et emploie environ 9 000 agents.
La Banque Postale en Tunisie, une banque à mission
Déjà un processus de conversion de la Poste tunisienne avait été engagé à sa demande en 2019, pour la création d’une « Banque Postale » (BP). Un groupe de travail avait été même formé avec la participation de la « Banque Centrale Tunisienne » (BCT) pour examiner les différents aspects de faisabilité dudit projet.
Une demande à la BCT depuis 2019 par la Poste tunisienne pour sa conversion en Banque Postale
La BCT a demandé depuis 2019, une révision du modèle d’affaires proposé pour la Banque Postale et son adaptation aux exigences du système juridique qui régit le secteur bancaire. Il s’agit entre autres, de doter la future banque postale du statut d’une société anonyme et de soumettre ses services au contrôle de la BCT.
Ministère des Finances « réticent » pour la « bP »
Mais la BCT n’était pas la seule institution à émettre des réserves au projet. Le Ministère des finances était également de la partie. Il redoutait la perte par l’effet de création de la BP suite au transfert vers elle, d’importantes ressources générées par les comptes courants et les comptes d’épargne postaux. Ces ressources étant utilisées pour financer le budget de l’État et couvrir les dépenses courantes, notamment dans un contexte de pénurie de ressources de financement.
La « Bp » devra être citoyenne
Récemment examiné au Parlement lors d’une audition tenue par la Commission des Finances dans le cadre d’un projet de loi portant modification de la loi n°13 de 2023 du 11 décembre 2023 portant loi de finances pour 2024 et le projet de loi relatif à la lutte contre l’exclusion financière, il s’agit donc d’instaurer une approche globale, et une vision stratégique intégrée visant essentiellement la consolidation de l’inclusion financière. Selon le représentant de la BCT, le projet de loi s’inscrit dans le droit fil de la stratégie censée améliorer l’accès des catégories vulnérables et des petites entreprises à des services financiers adaptés à leurs besoins, tout en luttant contre les différentes formes de marginalisation et d’exclusion.
La « BP » devra lutter contre les différentes formes de marginalisations et d’exclusions
Un tel projet de banque a toutes les chances de réussir, sachant qu’il est inspiré d’expériences française, italienne et japonaise. C’est dire que la Poste tunisienne resterait, de la sorte avec cette BP, le bras financier de l’Etat pour fournir des services de proximité aux communautés enclavées, c’est-à-dire les zones où les banques classiques n’existent pas en nombre suffisant, voire même dans les « déserts banquiers ».
La « bp » devra fournir des services de proximité aux communautés enclavées
La création d’une nouvelle banque avait la bienveillance de certains bailleurs de fonds dont notamment l’Union Européenne (UE) par le biais de la BERD, avec le souci de faciliter la vie non seulement aux clients à l’intérieur du pays, mais également aux PME et aux Tunisiens résidant à l’étranger (TRE), ainsi qu’aux régions et secteurs défavorisées, pour accéder à un financement bancaire abordable.
mécontentement généralisé de la clientèle des services bancaires d’usage
Pour les consommateurs derrière cette pression citoyenne, fait suite à un mécontentement généralisé, il y a un sentiment d’irritation d’une clientèle de banques commerciales qui considèrent que ces établissements les traitent comme des « vaches à lait » avec des surfacturations des services bancaires, frais de tenues de comptes et autres retenues financiers insensées. Sans oublier les intérêts bancaires exorbitants.
Le Cartel bancaire tunisien réticent aussi à la « BP » ?
Ainsi la solution à « l’hégémonie du Cartel bancaire » omniprésent en Tunisie, est d’imposer davantage de concurrence par un nouvel acteur puissant, la BP. Le meilleur candidat n’est autre que La Poste tunisienne qui dispose d’une présence géographique sur le territoire et jouit d’un capital confiance unique. Forte de l’avantage de proximité dont elle bénéficie, la BP devrait, logiquement, attirer une bonne partie de la clientèle de ces banques, d’où la ferme résistance des banques de la place, à ce bouleversement du système financier actuel, qui jouit en leurs faveurs depuis des décennies.
La « bp » devra proposer des frais de gestion et des coûts très abordables
La Banque postale en Tunisie est une institution financière qui devra offrir une gamme de services bancaires traditionnels, tels que les comptes d’épargne, les comptes courants, les prêts, les cartes de crédit, les services de paiement et les assurances, tout en s’adossant au réseau d’agences d’une Poste nationale et en proposant des frais de gestion et des coûts très abordables.
La « bp » donnE des résultats significatifs en matière d’inclusion financière à l’étranger
Le modèle d’inclusion financière postale, bien qu’il ne soit pas assez répandu dans le monde, a fait ses preuves dans plusieurs pays. Il est présent dans 9% de pays. Les expériences menées à travers le monde ont démontré que la banque postale donne des résultats significatifs en matière d’inclusion financière.
le groupe « La Poste » en france est détenu à 66% par la Caisse des dépôts et 34 % par l’État
Pour exemple La Banque Postale en France (BPF), est une banque publique, née le 1er janvier 2006 , filiale à 100 % du groupe La Poste dont elle a repris les services financiers. Suite à la réalisation du projet de création du grand pôle financier public, le groupe La Poste est désormais détenu majoritairement par la Caisse des dépôts (à hauteur de 66 %) et à hauteur de 34 % par l’État.
Banque universelle et de proximité la « BPF » accompagne 20 millions de clients via 17 000 points de contact
Banque universelle et de proximité, La BPF accompagne 20 millions de clients majoritairement personnes physiques, des plus fragiles aux patrimoniaux, avec un réseau unique d’agences de proximité (17 000 points de contact dont 7 600 bureaux de poste, agences communales, commerces relais) et une gamme complète de produits et services accessible à tous, dans les domaines des dépôts et moyens de paiement, de l’épargne, des crédits (habitat et consommation), et de l’assurance.
La « BPF » se classe en tête parmi les 6 principales banques françaises pour ce qui est de son impact environnemental, social et sociétal
L’agence de notation d’impact franco-canadienne Impak a publié en décembre 2020 une analyse d’impact environnemental, social et sociétal des 6 plus importantes banques françaises. Une « bataille d’impact » dans laquelle la BPF se détache nettement en tête. La BPF se classe en tête parmi les 6 principales banques françaises pour ce qui est de son impact environnemental, social et sociétal. La BPF est également en première position pour tous les sous-scores de l’analyse Impak.
La « BP » devra couvrir les « déserts bancaires » dans les régions défavorisées
La BP en Tunisie par l’effet de l’avantage du progrès technologique (Fintech) et de la proximité dont il pourrait jouir, ceci pour : améliorer l’accès des couches sociales vulnérables et des petites entreprises à des services financiers adaptés à leurs besoins, à booster le développement, à créer des postes d’emploi et à lutter contre les différentes formes de marginalisation et d’exclusion.
J’espère que la Banque postale tunisienne verra le jour en 2025 ?
Ainsi attendre pour voir dans l’avenir, si l’intérêt général de mon pays l’emportera sur tout le reste !
( Photo : Enseigne lumineuse de la Banque Postale en France )