Jamel Saber

Contre les oubliés de l’histoire : « Les Régiments de Tirailleurs Tunisiens »

Les tunisiens ont aussi participés à la libération de la France occupée par les nazis.

Le « 4ème Régiment de tirailleurs tunisiens » (4e RTT), était un régiment d’infanterie appartenant à l’Armée d’Afrique. Qui dépendait de l’armée de terre française. Sa devise était : « Sous la garde d’Allah ».

Au total, les 4e, 8e & 20e tirailleurs tunisiens (RTT), étaient 110.000 combattants, et 30.000 ouvriers-soldats. Qui prirent part directement aux deux grands conflits mondiaux. Leurs pertes dépassèrent 25.000 hommes (tués, blessés, disparus)*. Quoique le « mythe de chair à canon », reste à vérifier. 

(Photo défilés des RTT sur les Champs-Élysées le 11 novembre 1944).

En activité entre 1884 et 1956, il est l’un des régiments les plus décorés de l’armée française. Il se distingue particulièrement lors de la Première Guerre mondiale. Au cours de laquelle il est cité six fois à l’ordre de l’Armée, et obtient la Légion d’honneur.

Au total, les 4e, 8e & 20e tirailleurs tunisiens (RTT), étaient 110.000 combattants, et 30.000 ouvriers-soldats. Qui prirent part directement aux deux grands conflits mondiaux *

Puis lors de la Seconde Guerre mondiale, au sein de la 3e division d’infanterie algérienne. Notamment lors de la campagne d’Italie, avec le corps expéditionnaire français du général Juin. Il est à nouveau cité quatre fois à l’ordre de l’Armée.

(Drapeau du 4e RTT en 1917. Il porte, cousues en lettres d’or dans ses plis, des inscriptions).

Ce 4e RTT avait donc participé aux guerres du Maroc, Syrie, 1ere & 2ème Guerre mondiale, et en Indochine :

Au début de la Première Guerre mondiale, la France mobilise en Tunisie 62.461 musulmans, contre 9.000 Français de Tunisie, en plus des 24.442 « travailleurs coloniaux ». Ils connaîtront en Belgique la guerre des tranchées.

Le 16 juin 1940, lors de combats entre les troupes allemandes et le 4e RTT de la 84e division d’infanterie d’Afrique, 63 soldats sont tués à Ablis et à Houville-la-Branche (Eure-et-Loir).

(Plaque d’une rue de Scheibenhard en Alsace).

Équipés d’un matériel de fortune, et dépourvus d’une véritable intendance. Ils se battent aux côtés d’autres Français, d’Américains et de Britanniques, et aident à arrêter l’avance de l’Afrika Korps.

Selon le général Charles de Gaulle, lors de la Bataille du Belvédère : «le 4e RTT accomplit un des faits d’armes les plus brillants de la guerre, au prix de pertes énormes».

Après le Belvédère, bien que décimé, le régiment est reconstitué, et participe après le débarquement de Provence. En août 1944, à d’autres combats décisifs contre les forces allemandes.

« Paris est libre. Nous les Tunisiens, Marocains, Algériens et Sénégalais pouvons être fiers de nous : nous nous sommes battus pour la France comme si elle était notre patrie »

Dans son journal de guerre, Ahmed Farhati, soldat du 4e RTT, note à la date du 25 août 1944:

« Paris est libre. Nous les Tunisiens, Marocains, Algériens et Sénégalais pouvons être fiers de nous : nous nous sommes battus pour la France comme si elle était notre patrie. J’espère que lorsque je rentrerai, enfin si je rentre en Tunisie, nous pourrons être considérés par les Français comme des frères et non comme des colonisés.»

(Monument à la mémoire du régiment au Hohneck – Vosges).

« J’espère que lorsque je rentrerai, enfin si je rentre en Tunisie, nous pourrons être considérés par les Français comme des frères et non comme des colonisés »

Aussitôt la guerre finie, la France fait de nouveau appel au régiment, pour rétablir sa souveraineté en Indochine. Le 4e RTT est donc reconstitué dès février 1949. Et l’expédition des 2e et 3e bataillon au Cambodge, puis au Sud-Viêt Nam, dure jusqu’en 1955.

Engagés dans des guerres qui, au fond les concernaient fort peu, ils défendirent, néanmoins, crânement leur dignité de soldats. S’illustrèrent sur les champs de bataille d’Afrique, d’Europe et d’Orient. Et contribuèrent efficacement, au succès des forces françaises et Alliées. Un rôle de premier plan, attesté par le grand nombre de citations et de décorations dont ils furent l’objet.

Les pertes tirailleurs tunisiens dépassèrent 25.000 hommes (tués, blessés, disparus)*

(Cimetière militaire du 4e régiment de tirailleurs tunisiens à Houville-la-Branche, Eure-et-Loir).

Devoir de mémoire oblige

Cet essai du 27 décembre 2020, est dédié surtout en Hommage, à mon défunt Oncle Hamadi Saber surnommé « Diamant », Allah yarhmou, décédé de mort naturel et enterré à Tunis, qui faisait partie de ces régiments d’infanteries.

 

(*) Source : Ministère de la Défense Tunisie

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