Jamel Saber

La formation des adultes de demain (5/5)

Il n’est jamais trop tôt ou trop tard pour apprendre.

Les parents et la famille jouent un rôle déterminant dans l’éducation et la formation de leurs enfants. Ils sont donc considérés comme partenaires en éducation.

Selon « l’Institut national de la statistique » (INS), le taux d’analphabétisme en Tunisie est ce jour d’environ 19% (soit 2 millions). Alors que c’était 85% d’analphabètes en 1956.

L’analphabétisme touche encore plus, la population des régions rurales du pays et concerne notamment les femmes. Le gouvernorat de Jendouba vient en tête du classement avec un taux de 31,6%, et Tunis le dernier 10,1%.

L’Etat tunisien a cherché à réduire le taux d’analphabétisme en mettant en place un programme d’alphabétisation et d’enseignement des adultes à partir de l’an 2000. Le programme a cependant connu une révision à la baisse de son budget après la « révolution » de 2011, passant de 16 MD en 2011, à 9 MD en 2019. C’est  insignifiant en rapport à ce défi national.

Le nombre de centres d’alphabétisation et d’enseignement des adultes en Tunisie est de 950 centres. Tandis que le nombre d’enseignants exerçant dans le cadre de ce programme s’élève à 1.200. Le nombre de tunisiens inscrits au programme d’alphabétisation en 2019, étaient de 22.500. Trop peu trop tard.

Mais pas uniquement pour l’éradication de l’analphabétisme, mais aussi l’éducation et la formation n’ont pas de limite d’âge. Elles nous aident à maîtriser les transitions entre la vie étudiante et la vie active. Et aussi entre la vie de famille et la vie active, entre la vie active et la retraite. Elles aident à mieux nous comprendre, à vivre ensemble, et à devenir de bons citoyens actifs. Elles nous donnent confiance, nous renforcent, nous réunissent, et nous offrent de nouvelles perspectives personnelles et professionnelles.

Le « Ministère des Affaires sociales », devra proposer une palette extrêmement variée d’enseignements et de formations de qualité aux adultes.

Je considère que 3 types de formations devraient être proposées et coordonnées par le service de la formation des adultes , au sein de ce ministère:

Au final en Tunisie, se trouve une fracture parmi d’autres, entre les milieux urbain et rural en matière d’alphabétisation ou d’accès à l’école, la base de tout accès à une citoyenneté accomplie.

La « Stratégie nationale d’alphabétisation » (SNA) devra être révisée, en vue de remplir ses engagements internationaux. Et surtout ceux de la « Conférence de Jomtien » sur l’Éducation pour tous (1990), et de consolider les réformes fondamentales, du système d’enseignement et de formation continue.

La Tunisie a institué, en 1992, la SNA en tant que composante essentielle de ce système. Et ce dans le but de réduire le taux d’analphabétisme et ses répercussions négatives sur l’efficience économique. Aussi de réaliser les objectifs de la mise à niveau des ressources humaines.

Mais surtout booster le « Programme national de l’enseignement pour adultes » (PNEA), qui contribuerait à l’édification de la société du savoir. Et à l’institution du principe de l’apprentissage continu tout au long de la vie. Mettre en place surtout un moyen de financement opportun public, employeur, et parafiscal pour y parvenir convenablement. Afin de disposer des infrastructures, logistiques et moyens humains indispensables pour atteindre les objectifs.

Je considère qu’un budget idéal annuel d’un milliard de dinars (au lieu des 9 MD actuels), serait nécessaire pour mener à bien cette formation continue des adultes analphabètes, ou pour ceux désirant une seconde chance d’enseignements. C’est entre autres, un atout majeur pour notre transition démocratique qui piétine depuis 10 ans.

 

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