Jamel Saber

Islamistes jihadistes en Tunisie : Une « cinquième colonne » ?

En 1936, lors de la guerre d’Espagne, les forces nationalistes espagnoles convergeaient en quatre colonnes vers Madrid, demeurée aux mains des républicains, lors de l’épisode du siège de Madrid.La radio fasciste annonça que leur « cinquième colonne » était déjà sur place.
Cette manœuvre de guerre psychologique désorganisa la défense en faisant régner la suspicion. Elle est entrée dans le vocabulaire courant dans diverses langues. Par extension, l’expression désigne en effet tout groupe de partisans infiltrés, généralement civils, prêts à œuvrer de l’intérieur pour favoriser activement la victoire des forces armées traditionnelles du même camp puis, plus généralement, tout groupement agissant dans l’ombre pour saper de l’intérieur une organisation ou un État.
Cette notion de cinquième colonne était aussi employée pendant les conflits armés en 1940 en France, Allemagne, Belgique, même en guerre d’Indochine et d’Algérie. D’une autre part pendant la deuxième guerre mondiale, en février 1942, pendant la guerre Usa / Japan, le gouvernement américain décida, pour l’internement dans des camps de concentration situés dans les Rocheuses de tous les Nippo-Américains de la côte pacifique.
Comme en 1917, les Américains originaires d’un pays en guerre contre les États-Unis étaient soupçonnés de représenter une « cinquième colonne » et l’on n’avait pas attendu qu’ils le fassent pour les enfermer. Le général John DeWitt, chef de la défense de la côte pacifique, déclara ainsi : « Un Jap est un Jap […] qu’il soit citoyen américain ou non […] je n’en veux pas. ». Ils étaient 110.000 au total, pour la plupart des maraîchers en Californie. Ils avaient pourtant fait preuve du plus parfait loyalisme.
Sachant que la Tunisie postrévolutionnaire est fragile, avec de surcroît 1.200 kilomètres de frontières Algéro-libyennes instables, difficilement contrôlables pour les entrées-sorties de personnes et de marchandises, objet de toutes formes de contre bandes, produits en tous genres, drogues, même armes légères et lourdes, en plus d’explosifs. Mais le plus dangereux c’est la présence tout au long de nos frontières, de quelques milliers d’intégristes Jihadistes islamiques de l’AQMI et autres organisations terroristes liées à Al Qaïda de B.Laden, en rapport avec l’après guerre en Libye, et celle qui se déroule au Mali.
Sachant également que quelques milliers de résidents tunisiens intégristes salafistes, habillés avec les mêmes accoutrements étrangers aux coutumes du pays, Kamis baskets avec barbes, drapeaux noirs et autres apparences qui font d’eux des clones – une copie conforme – des combattants afghans terroristes d’Al Qaïda. Mais le plus grave, ce qui les rend dangereux pour une paix sociale, c’est leurs idéologies rétrogrades, wahhabites et obscurantistes annoncées en publiques sur les médias – radios et TV-, et les violences verbales et physiques, qu’ils engendrent partout dans le pays, en plus et c’est le comble, leurs allégeances déclarées à Al Qaïda et Ben Laden, ce qui fait d’eux d’éventuelles cellules dormantes.
D’autant plus que certains d’entre eux des terroristes armés en Kalachnikov, ont engagés le combat avec nos forces armées à plusieurs reprises, d’où quelques morts et blessés de part et d’autres, sans oublier qu’ils ont installés- avec l’aval supposé de Ghannouchi- des camps entraînements à travers le pays, et qu’ils menacent de frapper forts les intérêts vitaux du pays. Ajouter à tout cela d’importantes quantités d’armes sont en mouvements à travers tout le pays, et même dans la capitale Tunis, avec des caches d’armes dans plusieurs endroits, bref c’est un état de siège machiavélique insidieux.
Ainsi la situation est explosive, et les tunisiens ont peurs de leurs concitoyens extrémistes qu’ils considèrent comme dangereux, différents d’eux, avec des valeurs étranges importées de l’Extrême Orient, sans aucuns rapports avec notre culture spécifique tunisienne, d’autant plus qu’ils portent des armes contre eux, avec des menaces annoncées et des risques d’attentats dans les lieux publiques biens réelles. Sachant que je suis contre l’avis de Ghannouchi, qui lui considère ses jihadistes salafistes “comme ses enfants“, et qu’ils “lui rappellent son enfance “ … pour ma part je les considère des terroristes potentiels tout court.
Aussi je considère que le pays est en état de guerre latente, et ma peur est que ses milliers d’islamistes radicaux chez nous – d’éventuelles cellules dormantes – soient la cinquième colonne, pour préparer le terrain aux autres.
De fait je préconise que dans un souci de précautions, de préventions et de sûreté nationale, d’agir rapidement comme suit :
– Par anticipation et comme les américains en 42 – sachant qu’on est loin d’être plus démocrates qu’eux- mettre tous ses milliers d’extrémistes Jihadistes déclarés emprisonnés après jugement ou sous “quarantaine“ pour les mois nocifs, en réactivant pour l’intérêt nationale, les lois anti-terroristes de B. Ali en vigueur dans le pays, avec une variante plus adaptée à notre conjoncture post révolutionnaire.
– Coordonner la coopération avec nos alliés pour l’échange d’informations de surveillance satellitaire de l’ensemble du pays, et spécialement un balayage des régions Sud et Est en rapport avec nos frontières terrestres Algéro-libyennes.
– Verrouiller nos frontières en augmentant et organisant mieux nos forces armées – militaires et autres- mieux équipées en armes et en matériels High Tech de surveillances terrestres, caméras, alarmes et lasers.
– Mettre en place les personnes spécialisées de la sûreté de l’état sur terrain, avec des moyens appropriés pour infiltrer ses groupes terroristes, et assurer le renseignement de proximité, pour les contenir et avoir un pas en avance sur eux.
– Stopper l’hémorragie des tunisiens qui s’exportent pour le Jihad dans plusieurs pays, et pénaliser ceux qui le font ou qui tentent de le faire, c’est mauvais pour l’image de marque de la Tunisie.
– Interdire le retour au pays à tous des combattants Jihadistes islamistes confirmés par leurs actions terroristes à l’étrangers, ça sera le prix qu’ils devront payer pour leurs folies meurtrières d’un autre âge. Cette sanction est justifiée pour les graves problèmes de sûretés et autres, qu’ils poseraient à la communauté nationale, s’ils résideraient de nouveau au pays, après cette horreur qu’ils auraient vécue.
– Lancer une compagne d’informations à l’échelle nationale, sur tous les médias, non pas pour affoler la population, mais pour les sensibiliser aux dangers du terrorisme, et mettre à leurs dispositions une cellule de crise permanente 7/7 et 24/24, avec des lignes téléphoniques numéros verts, mais aussi une page internet et à travers les réseaux sociaux – Facebook et Twitter – pour déclarer toutes personnes, objets ou mouvements suspects aux autorités concernées.
– Mettre en place une structure à l’échelle nationale pour combattre les organisations et personnes, d’origines tunisiennes ou étrangères, qui cultivent auprès de nos jeunes désœuvrés, cette idéologie du Jihad et de l’extrémisme. Sachant qu’il faut assurer du travail et donc un avenir sain à notre jeunesse, pour lui éviter de basculer dans l’intégrisme.
Au finale je considère qu’au vu de l’état des conflits armées en Afrique subsaharienne, surtout tout au long de nos frontières terrestres, il est indispensable qu’ordre soit donné de suite à nos différentes forces armées, pour passer de la phase de défense passive actuelle – basée sur le principe d’attendre que ça arriver pour bouger – à celle je pense plus adéquate, de défense active et d’anticipation offensive voire même agressive, ceci pour éradiquer cette menace terroriste de l’intérieur comme de l’extérieur.
A la guerre comme à la guerre, un terroriste est un terroriste, qu’il soit citoyen tunisien ou non, je ne veux pas qu’il soit lâché libre dans mon pays. Pour finir que la paix éternelle revienne rapidement en Tunisie, pour notre bien à tous.
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