Oublier pour le moment que la Tunisie est le « 1er pays démocratique dans le monde arabe »
La démocratie a été souhaitée, notamment avec insistance depuis les années 1970, par les démocrates, la classe moyenne, les élites, les étudiants et les militants politiques. Elle avait des chances d’accompagner la modernité tunisienne, l’effort de scolarisation, de développement, l’élargissement d’une classe moyenne. Mais elle a été malmenée par deux pouvoirs successifs, portés par la personnalisation du pouvoir.
Le « déficit démocratique » engendré fait suite à une insuffisance d’efficience institutionnelle, un décalage politique avéré entre gouvernants et gouvernés, une absence de participation des citoyens à la vie politique, un reniement manifeste et ostentatoire des libertés publiques et individuelles, et une absence de légitimité des gouvernants. L’ensemble de ce déficit ne permettait aux Tunisiens ni de s’adapter au système politique, ni de répondre aux exigences du milieu économique et social et de peser sur la vie politique. L’offre politique était en effet en deçà de la demande. Il y avait bien déficit démocratique.
La Tunisie est « ingouvernable » de 2011 à ce jour
Malheureusement depuis la « pseudo-révolution » de 2011, je considère que la « bâtarde Constitution 2014 » de Ghannouchi (gourou des khwanjias), avait par préméditation engendré un pouvoir éparpillé, avec déliquescence de l’Etat, ce qui rendait mon pays « Ingouvernable ». Et surtout avec « l’explosion » des libertés individuelles, offertes à tort et à travers, à une quasi majorité de tunisiens, en carence totale d’éducation, et donc d’apprentissage de valeurs démocratiques. Font qu’au présent je dirai qu’on a un « Trop plein de fausse démocratie », non méritée, donc inappropriée. Voire une « Bad démocratie » destructrice.
Et pour cause je m’explique, sur les 12 millions de tunisiens, les récentes statistiques donnent 4,7 millions de descolarisés depuis 1982 à 2020 ( y compris 1 million rien que depuis 2011). Sans oublier les 3 millions d’illettrés recensés. Bref calculer ce qui reste pour « construire ». D’autant plus en déduisant les 25% d’enfants de 0-14 ans, un reliquat de concitoyens potentiellement électeurs s’élèverait donc à 3 millions tout au plus.
En Tunisie « Trop plein de fausse démocratie », non méritée, donc inappropriée, Voire une « Bad démocratie » destructrice depuis 2011
Sans oublier les facteurs aggravants, d’une part le taux de pauvreté en Tunisie qui s’élève à plus de 24 %. Qui touche plus particulièrement les régions de l’Ouest du pays. Et d’une autre part le déni par certains de la politique, ne se sentant pas obligés, et donc n’accomplissent pas leurs « devoirs » d’électeurs.
Au final au vu de ces données statistiques désavantageuses, sur la composition démographique actuelle de la population tunisienne, et selon d’autres critères aggravants, comme les frères musulmans (khwanjias) au pouvoir depuis 2011, qui représentent 1,5 million d’électeurs avec leurs acolytes. Et qui pour rappel ne croient pas à la démocratie, mais plutôt figés à leur doctrine inébranlable de la « Chariaa » et « 6ème Califat ». Bref à soustraire du total ces khwanjias de la « construction démocratique » à jamais. « Khwanji pour un jour, khwanji pour toujours ».
Avec qu’une minorité d’intellectuels & d’élites de 1,5 million, impossible la mise en place d’une « Bonne démocratie »
L’équation se rétrécit donc, et donnerait qu’une minorité d’intellectuels et d’élites en générale (que 1,5 milllion), ne permettent forcément pas de « concocter » et d’assurer la mise en place, d’une « Bonne démocratie » moderne, exemplaire et efficace en Tunisie. Faut pas oublier que « la Démocratie, c’est en quelque sorte la Dictature de la majorité via les urnes ».
Bref en conséquence, je considère qu’une « Réelle Démocratie » moderne, est impossible en Tunisie dès 2022, suite manque d’ingrédients sains, pour bien se faire. Le mal donc est en nous, les tunisiens vu notre composition populaire du moment, et surtout un manque cruel de justice pour tous, « propre » et efficace. Sans oublier le corporatisme, régionalisme, le fossé inter-classes et autres. La faute incombe aussi essentiellement au manque flagrant « d’éducation des valeurs démocratiques » au peuple après 2011, à ces 225 pseudos-partis politiques, aux milliers d’ONG de la société civile, surtout à l’école, et aux médias de la place (TV, radios, presse écrite).
Faut pas oublier que « la Démocratie c’est en quelque sorte la Dictature de la majorité via les urnes »
Et pour causes mon constat que les « porteurs d’avenir », la majorité de notre jeunesse est délabré, laissée pour comptes depuis des décennies. Ceci suite à une importante frange de nos jeunes, qui est désœuvrée et donc dangereuse voire à l’extrême criminelle. La faute à qui : d’abord à nos gouvernants immatures depuis des décennies, essentiellement composés de centaines d’incapables corrompus voire pour certains de criminels depuis 2011, mais aussi à l’école, les parents et la société.
Dommage qu’en 2021 le peuple tunisien n’est pas encore prêt pour une « bonne démocratie »
Au final, en attendant que ces graves maux de notre société tunisienne, d’ici quelques décennies se « soignent », suite à un travail titanesque à engager, par de bons gouvernants à venir, patriotes, visionnaires et « clean ». Je considère qu’une décennie de « dictature bienveillante » s’impose en Tunisie, pareil que celle à Singapour, donc pour plus d’efficacité, et où l’intérêt général et collectif, passent avant les intérêts individuels. Et surtout où : la souveraineté, la sécurité nationale, la santé, l’éducation, le transport, la discipline, justice pour tous et le pragmatisme, passent avant tout le reste.
Une décennie de « dictature bienveillante » s’impose en Tunisie, pareil que celle à Singapour
Évidement reste à trouver le bon « dictateur bienveillant » en Tunisie, pour faire simple un dictateur comme B.Ali mais pas corrompu, et sans les gendres « Trabelsias ». En attendant c’est une dangereuse autoroute grande ouverte, au populisme pure et dure, pour prendre le pouvoir dans mon pays.
une autoroute grande ouverte, au populisme pure et dure, pour prendre le pouvoir dans mon pays
Qui cherche trouve. Mais dommage quand même pour mon pays, avec ce retour à la case départ, depuis le temps que l’ex Président Habib Bourguiba avait refusé d’instaurer la démocratie en Tunisie, et pour cause il avançait que le peuple n’était pas prêt pour ça. Je considère donc au moins un demi siècle plus tard, qu’en 2021 c’est toujours pas le cas !