Le potentiel des terres à vocation agricole est estimé à 10 millions d’hectars
En Tunisie, le potentiel des terres à vocation agricole est estimé à 10 millions hectars (ha) avec : 5 millions ha de terres labourables, 4 millions ha de parcours naturels, et 1 million ha de forêts et garrigues. Les 5 millions ha cultivés se répartissent comme suit : 2 millions ha d’arboriculture, dont 1,6 million ha d’oliviers, 2 millions ha de grandes cultures, 0,7 millions ha de jachères, et 0,3 millions ha de cultures diverses.
75% des exploitations agricoles ont une superficie inférieure à 10 ha, et les systèmes de production reposent principalement sur l’agriculture pluviale. L’agriculture irriguée occupe environ 8,4% de la superficie cultivée. L’élevage et les cultures oasiennes constituent également des composantes principales du secteur.
75% des exploitations agricoles ont une superficie inférieure à 10 ha !
Concernant les ressources hydrauliques permettant de produire ces produits agricoles, elles atteignent environ 4,8 milliards m3 par an, réparties en eaux de surfaces et en eaux souterraines. 80 % de ces ressources hydriques sont utilisées dans l’irrigation. A l’horizon 2030, les ressources en eaux souterraines diminueraient d’environ 33%, et les eaux de surface d’environ 5%.
L’oléiculture occupe la moitié des terrains agricoles, la production moyenne d’huile d’olive 200.000 tonnes/an. Suivie de la culture de céréales qui s’étendent sur 36 % des surfaces agricoles. L’agriculture biologique affiche aussi un développement remarquable, car les superficies cultivées étaient de 300 ha en 1997, pour passer à 220.000 ha en 2015. L’huile d’olive, les dattes, les agrumes et les produits de la mer constituent les principaux produits exportés avec une part de 51,9 % pour l’huile d’olive en 2015.
En 2030, les ressources en eaux souterraines diminueraient d’environ 33%, et les eaux de surface d’environ 5%
Le secteur agricole occupe néanmoins une place importante dans la stratégie nationale de développement économique. En effet, bien qu’en voie de devenir une économie de services modernes, le secteur agricole continue à y contribuer significativement avec 11% au PIB, et 25% dans l’emploi de la population active. On estime qu’aujourd’hui, qu’un Tunisien sur six travaille dans l’agriculture (505.800 emplois en 2018).
Les produits agricoles représentent 8% des recettes d’exportation du pays, soit 4 milliards dinars/an
Néanmoins, elle se caractérise structurellement, par un grand nombre de très petites exploitations dont la productivité est souvent faible. Les agriculteurs n’ont généralement pas les moyens de professionnaliser leur production, d’assurer l’orientation stratégique de leurs chaînes de valeur, et de gérer efficacement leurs exploitations. Le morcellement des terres agricoles, le vieillissement massif des producteurs, ainsi que les problèmes liés au changement climatique, sont autant de défis majeurs qui mettent de plus en plus en péril la rentabilité des exploitations.
L’oléiculture occupe la moitié des terrains agricoles, la production moyenne d’huile d’olive 200.000 tonnes/an
Une difficulté supplémentaire pour les exploitants, est d’accéder à de nouveaux débouchés, et d’obtenir des financements qui leur permettraient de mettre en place de nouvelles techniques, et des modalités de gestion innovantes. Jusqu’à présent, seule une proportion infime des exploitations – 5 % environ – sont constituées en organisations d’agriculteurs et en associations d’entreprises telles que les coopératives. Néanmoins, une bonne coopération entre agriculteur est essentielle pour permettre à l’agriculture de continuer à se développer et à créer des emplois dans les régions rurales.
Une agriculture optimisée est un levier primordial de la croissance de la Tunisie
Les produits agricoles représentent environ 8% des recettes d’exportation du pays. Malgré les efforts de diversification et de développement des exportations agricoles, 75% des produits agricoles exportés sont représentés par seulement trois produits (huile d’olive, produits de la mer et les dattes). La valeur des exportations agricoles et agroalimentaires 3,8 milliards dinars en 2017.
Le secteur agricole contribue à 11% du PIB
Les défis suivants pour le développement durable de l’agriculture tunisienne, via le « Cadre de Programmation Pays » (CPP), en collaboration avec le Système des Nations Unies, à travers le plan cadre pour l’aide au développement (UNDAF), et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), sont à relever :
- Faible productivité du secteur agricole;
- Faible organisation du secteur, notamment les structures agricoles de base (GDAP et SMSA) ;
- Surexploitation des ressources naturelles notamment hydrauliques souterraines, édaphiques et halieutiques ;
- Le financement de la petite agriculture;
- Le morcèlement des terres agricoles et leur situation foncière ;
- La vulnérabilité aux changements climatiques.
Essentiel la régularisation des situations foncières problématiques, pour eviter l’abandon et le morcellement des terres agricoles
Sept axes stratégiques ont été retenus pour la réalisation de ces objectifs, dans le cadre de ce plan de développement :
1/ Le développement des ressources naturelles, leur pérennisation et l’atténuation des impacts des changements climatiques ;
2/ La régularisation des situations foncières problématiques, pour faire face au morcèlement des terres agricoles et permettre l’optimisation de l’exploitation des terres domaniales ;
3/ La promotion des systèmes de production agricole, le renforcement de leurs compétitivités et l’assurance de leur durabilité ;
4/ La promotion de l’investissement et l’amélioration du financement du secteur agricole,
5/ La promotion de la petite agriculture, de l’agriculture familiale et le renforcement de son rôle dans le développement rural ;
6/ La promotion et la diffusion des connaissances dans le secteur agricole ;
7/ L’amélioration de la gouvernance dans le secteur de l’agriculture et de la pêche.
En 2017, la Tunisie n’a accordée que 4,6 % de ses dépenses publiques (Fonds de concours, Dépenses courantes et de développement). Hors dettes et dépenses imprévues à ce secteur, ce qui reste faible comparé au poids du secteur agricole dans l’économie tunisienne. Conséquences la création nette d’emplois dans le secteur agricole est négative depuis quelques années. Et le taux d’absorption des jeunes par ce secteur tend à diminuer.
Les ressources financières requises pour la mise en œuvre du « CPP » s’élèvent à 15,1 milliards dollars US
L’idéal est que les ressources totales requises pour la mise en œuvre du CPP, s’élèvent à 15,1 milliards dollars US, dont 3,9 sont déjà disponibles, et 11,2 à mobiliser. Les sources de financement identifiées pour les projets actifs et en pipeline, portent sur un montant de 6,3 milliards dollars US. Le restant des ressources pourront être mobilisées à travers la formulation conjointe de projets, de programmes, et leur soumission avec le Gouvernement au « Fonds Climat Vert » (FCV), au « Fonds pour l’Environnement Mondial » (FEM 7), ainsi qu’à des partenaires bilatéraux et du secteur privé.
Les engagements internationaux et les Accords signés en 2015 et 2016, tels que l’Agenda 2030, l’Accord de Paris et la COP22 tenue à Marrakech (Maroc), auront une influence significative sur les stratégies nationales et les plans d’actions des pays, dont la Tunisie.
le taux de croissance de l’agriculture pour l’année 2017 est très faible, que de 2,5 %.
Comme le taux de croissance de l’agriculture pour l’année 2017 est très faible que de 2,5 %. Pour tabler sur une croissance à deux chiffre, il faut envisager une refonte structurelle du Ministère d l’Agriculture, ceci pour la mise à niveau de notre agriculture aux normes internationales. En 2030, la Tunisie devra assurer son autosuffisance alimentaire pour tous les produits, voire devenir exportatrice.
Dorénavant chaque hectare de terre dans le pays devra être optimisé, pour une production selon les normes internationales
Dorénavant chaque hectare de terre dans le pays devra être optimisé, pour une production selon les normes internationales. Faute de quoi exproprié pour utilité publique. Ceci pour renforcer et promouvoir l’instauration de modèles d’entreprise collaboratifs et coopératifs. Associant les producteurs et les très petites et moyennes entreprises (TPE-PME) du secteur du commerce, et de la transformation. Les modèles d’entreprise jouent un rôle central dans la résolution des problèmes structurels des petites exploitations agricoles.
D’ici 2030, introduire la « Solution Smart Agriculture »
Pareil pour le domaine maritime, en multipliant l’aquaculture, et moderniser la flotte de pêches. Subventions importantes pour les agriculteurs et pécheurs conformes aux normes européennes. Sans oublier la conservation et l’exploitation optimale des forêts.
D’ici 2030, introduire également la « Solution smart agriculture », qui vous permet de gérer à distance et temps réel votre espace agricole dans son ensemble à travers, la gestion de la température, de l’humidité et de la luminosité des espaces agricoles (poulaillers, serres, ruches et clapiers). Mais aussi le suivi de l’humidité du sol et la gestion de l’irrigation (automatique ou manuelle).