Thucydide :
« Les forts font ce qu’ils peuvent, les faibles subissent ce qu’ils doivent »
« Comme le rappelait Thucydide : Les forts font ce qu’ils peuvent, les faibles subissent ce qu’ils doivent. » Cette formule, vieille de plus de deux millénaires, résonne aujourd’hui face aux tensions internationales contemporaines.
Après 1945, l’ordre mondial semblait reposer sur des règles communes et des institutions multilatérales (ONU, FMI, OMC …). Pourtant, les crises récentes – interventions militaires, rivalités économiques, paralysie diplomatique – donnent l’impression d’un retour à la logique de puissance.
La scène internationale ressemble de plus en plus à une jungle
On parle souvent d’« ordre mondial » comme si le monde était régi par des règles claires, des institutions solides et un droit international respecté par tous. En réalité, cet « ordre » n’a jamais été aussi proche du désordre. La scène internationale ressemble de plus en plus à une jungle où les plus forts dictent leur loi, et où les plus faibles n’ont d’autre choix que de subir.
les plus forts dictent leur loi, et les plus faibles n’ont d’autre choix que de subir
Les grandes puissances se livrent à une compétition féroce : guerres ouvertes, interventions armées, sanctions économiques et alliances de circonstance. Les Nations unies, censées incarner la voix de la communauté internationale, apparaissent impuissantes, paralysées par le droit de veto et les rivalités entre blocs. La règle, c’est la force. Le droit, c’est quand il arrange les puissants.
Les Nations unies impuissantes, paralysées par le droit de veto
L’économie mondiale obéit au même principe. Les pays riches imposent leurs règles du jeu, tandis que les plus fragiles sont pris au piège de la dette, de la dépendance énergétique ou alimentaire. Dans ce système, la promesse d’équité est une illusion : chacun lutte pour sa survie, quitte à écraser l’autre. L’exemple flagrant est la forte hausse subite et unilatérale des droits de douanes imposés par D.Trump pour soit disant : « Make America Great Again » (littéralement « Rendre l’Amérique à nouveau grande », soit : « Rendre sa grandeur à l’Amérique ») !
La règle, c’est la force. Le droit, c’est quand il arrange les puissants
Même face à l’urgence climatique, le constat reste le même. Ceux qui polluent le plus refusent de changer de modèle, alors que ceux qui en subissent les pires conséquences n’ont pas les moyens de se défendre. La solidarité mondiale est un slogan creux ; dans les faits, c’est encore la loi du plus fort qui l’emporte. Avec D.Trump encore lui, qui dès le premier jour de son retour au pouvoir (lundi 20 janvier 2025), a signé un décret et une lettre aux Nations unies prévoyant de retirer de nouveau les États-Unis de l’accord de Paris sur le climat (COP), qu’il a qualifié d’« escroquerie injuste et unilatérale ».
Conséquences concrètes directes et indirectes de la loi de la jungle de l’ordre mondial contemporain :
1- Primauté du rapport de force militaire et stratégique
1. Primauté du rapport de force militaire et stratégique : Interventions unilatérales, guerres préventives, course aux armements. Exemple : Ukraine (Russie), Proche-Orient (Israël ), Afrique (Soudan et autres), rivalités en mer de Chine (Taïwan visé).
2 – Instrumentalisation du droit international
2. Instrumentalisation du droit international : Normes utilisées de manière sélective selon les intérêts des grandes puissances. Exemple principe de souveraineté vs droit d’ingérence.
3 – Accaparement des ressources et rivalités économiques
3. Accaparement des ressources et rivalités économiques : Énergie, minerais critiques, contrôle des routes maritimes. Émergence d’un néo-mercantilisme global.
Au fond, l’«ordre mondial» actuel est une façade
Au fond, l’« ordre mondial » actuel est une façade. Derrière le vernis des discours diplomatiques, c’est bien la loi de la jungle qui gouverne. Une jungle où la survie dépend non pas de la justice ou de la coopération, mais de la puissance brute où la force militaire et économique prime sur le droit. Pourtant, des institutions, des normes et des mobilisations transnationales subsistent (mais les ONG et la société civile n’ont qu’une influence limitée) rappelant que la coopération n’a pas totalement disparu.
Une jungle où la survie dépend de la puissance brute : force militaire et économique
L’avenir dépendra donc de la capacité des puissances à dépasser la logique de domination pour refonder un multilatéralisme plus équilibré. Ceci avec la réinvention d’un multilatéralisme pragmatique : émergence d’institutions rénovées ( BRICS+, G20, COP, OMC, réformes de l’ONU, des institutions financières FMI et autres ) capables de concilier rivalités stratégiques et règles communes.
L’avenir dépendra de la capacité des puissances à dépasser la logique de domination pour refonder un multilatéralisme plus équilibré
En définitive, l’histoire montre que même dans les périodes d’anarchie internationale, les acteurs finissent par chercher des règles communes : peut-être est-ce là l’unique antidote durable à la loi de la jungle. Sachant que le monde va vers une bipolarité USA–Chine ? La Chine progresse économiquement, technologiquement et militairement. Mais au présent les États-Unis conservent des avantages décisifs (dollar, réseaux d’alliances, innovation).
le monde va vers une bipolarité USA–Chine ?
Mais si la compétition se durcit dans l’avenir proche, on pourrait voir un monde à deux blocs : Bloc occidental (USA, UE, Japon, Corée, Australie, etc.), Vs Bloc sino-russe élargi (Chine, Russie, Iran, plusieurs pays du Sud)