Jamel Saber

Tunisie : « Coup de force constitutionnel » du 25 juillet

« Péril en la demeure » en Tunisie suite 10 ans gouvernance islamiste

Kaies Saied (KS) était triomphalement élu Président de la République tunisienne, avec 2,77 millions de voix (72,71% des suffrages), ceci depuis le 23 octobre 2019. Mais suite à l’aggravation de la pandémie mortelle du Covid-19, ainsi que les risques de faillite du pays et de l’effondrement de l’État.

La majorité des Tunisiens exténués ont critiqués le laxisme préoccupant de KS, 20 mois après sa présidence à Carthage, et l’incitant à agir vite pour stopper ces graves dérives, qui menacent l’existence même de la Nation.

Laxisme préoccupant de KS suite 20 mois présidence à Carthage

Comme y’a « péril en la demeure, des appels à manifester le 25 juillet 2021, jour du 64ème anniversaire de la fête de la République, circulaient depuis plusieurs jours sur Facebook, émanant de groupes surtout de jeunes « non identifiés ». Plusieurs milliers de tunisiens ont manifesté leur « Ras le bol » généralisé, ce 25 juillet contre leurs dirigeants, notamment contre le principal pseudo-parti majoritaire au parlement « Ennahdha » (succursale locale des frères musulmans).

Mais aussi la guerre ouverte destructrice entre les « 3 têtes du pouvoir » pour les attributions, et ce Parlement stérile, de la « terreur », où la violence verbale et physique règne, surtout contre les députées de l’opposition. Donc un véritable foyer du terrorisme, et pour cause présidé par le gourou Rached Ghannouchi (RG), aussi président d’Ennahdha.

Plusieurs milliers de tunisiens ont manifesté leur « Ras le bol » généralisé, ce 25 juillet

Ces manifestants lors de ce soulèvement  réclamaient entre autres, la dissolution du Parlement, un changement de Constitution pour une « 3ème République » efficace , et une période transitoire laissant une large place à l’armée,  pour sécuriser ce passage forcé. Tout en maintenant KS à la tête de l’État.

Ainsi donc le soir du 25, dans une déclaration télévisuelle, KS a réagit positivement aux demandes légitimes populaires, par un décret-loi présidentiel et exécutoire de suite, ceci conformément à la base, de l’article 80 de la constitution 2014, selon lequel « le président de la République peut prendre les mesures nécessaires, en cas de péril imminent menaçant les institutions et la nation « . Mais  avec quelques « débordements » quand même, à savoir :

Article 80: « le président de la République peut prendre les mesures nécessaires, en cas de péril imminent menaçant les institutions et la nation « 

KS limoge le gouvernement Mechichi avec effet immédiat, annonce la suspension de l’ARP — dont il lève l’immunité parlementaire des 217 membres —, la formation d’un nouveau gouvernement — qui sera responsable devant lui — et sa décision de gouverner par décrets ; il indique également qu’il présidera le parquet.

Ces décisions radicales ont cependant le mérite d’être populaires, puisqu’elles ont été immédiatement applaudies par des foules en liesse, sorties spontanément dans les rues de toutes les grandes villes de la Tunisie, juste après. Certains diront « Coup d’État constitutionnel », oui mais. Mais le peuple applaudit, et c’est au peuple souverain de décider de son sort.

Ce 25 juillet au soir, le peuple sorti en liesse applaudire les décisions de KS, et c’est au peuple souverain de décider de son sort

Sachant qu’en principe le « Coup d’état constitutionnel » se distingue des prises de pouvoirs armées, par l’absence générale de violence, et l’apparente légalité du processus. Parce qu’ils jouent avec des outils légaux tels qu’une extension du nombre de mandats présidentiels, l’exclusion de certains types de candidats aux élections, ou carrément un transfert du pouvoir exécutif entre les seules mains du chef de l’état, il est difficile de le condamner clairement une fois mis en place.

Ainsi au nom de la souveraineté des États, qui ne place rien ni personne au-dessus d’un pays, le coup d’état constitutionnel se situe dans une zone grise qui force la communauté internationale à prendre une position claire. La Tunisie se situe donc « politiquement » pour les pays amis, dans cette « zone floue » d’incertitude depuis ce 25 juillet. À KS donc d’assumer et surtout d’assurer, en étant à la hauteur de cette journée historique pour le pays.

La Tunisie se situe donc « politiquement » pour les pays amis, dans cette « zone floue » d’incertitude depuis ce 25 juillet

Contrairement aux déclarations de RG et ses acolytes islamistes radicaux, qui avancent un « Coup d’état militaire », je considère que c’est plutôt un « Coup de force constitutionnel » de « Salut National ». Ceci pour répondre aux exigences d’un peuple tunisien déprimé et appauvrit, dans l’incertitude totale sur son devenir. Suite à une transition démocratique faussée depuis 10 ans, par une gouvernance islamiste d’incapables, voire de criminels, sous une bâtarde « 2ème République » des khwanjias (islamistes).

Néanmoins je considère que le bénéfice du doute joue depuis ce 25 juillet en faveur de KS. Mais attention c’est nullement un « chèque en blanc illimité dans le temps ». Ainsi donc KS est sous « Surveillance populaire rapprochée », par ses représentants de la société civile. Et devra donc agir convenablement, et surtout rapidement pour concrétiser ce « Sauvetage de la Nation » en péril d’extinction.

Le bénéfice du doute joue en faveur de KS mais restera sous la loupe, et qui devra assurer rapidement, donc pas de « chèque en blanc »

KS restera donc sous la loupe, et devra rapidement nommer un Premier Ministre, des ministres, un programme pour redresser la barre, et une feuille de route avec un timing précis.

Wait and see, y’a donc un avant et un après ce 25 juillet 2021, journée d’un véritable « Tsunami populaire ».

 

 

 

 

 

 

 

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