Jamel Saber

Wanted : Anciens détenus pour gouverner en Tunisie !

 

Sachant qu’en temps normal, dans un pays et dans des circonstances usuelles, il est admis qu’un peuple puisse choisir démocratiquement ses gouvernants en faisant appel aux urnes, ceci en fonction de leurs sagesses, leurs compétences, leurs idées visionnaires, leurs programmes patriotiques et surtout leur amour du pays.

Sachant qu’en Tunisie post révolution, apparemment cette logique n’est pas valable, et pour causes quand je lis la presse écrite, que j’écoute la radio ou que je regarde la télévision, en présentant les élus à la constituante et les personnalités nationales, tous les médias véhiculent le même message en présentant en premier plan, le fait qu’ils étaient opprimés par Zaba : Voir, persécutés, exilés emprisonnés et même torturés.

Sachant qu’en général, ces hautes personnalités émergentes post révolution parlent en relief de leurs souffrances, de leurs années d’oppressions, d’ emprisonnements voir même de tortures et de tentatives de meurtres, que j’ai ressenti alors comme étant une tentative de communication orchestrée pour apitoyer les électeurs tunisiens sur leurs sorts. J’ai même assisté à un débat télévisé où deux prétendants à l’élection de la constituante, osaient se venter en public et montrait chacun de son coté, celui lui qui avait soit disant le plus souffert ayant ainsi le plus grand mérite pour se prévaloir à l’investiture du pays .

Sachant également que Nelson Mandela, qui fuyait son pays l’Afrique du Sud, avait rencontré Bourguiba pour avoir son avis sur la marche à suivre pour libérer son pays du colonialisme et de l’apartheid, avait celui-ci en bon visionnaire et lui conseillait de regagner son pays, de faire de la prison, en lui disant:

« _ tu finiras Président de la République »…. Tout le monde connait la suite !

Aussi si j’ai bien compris , mais en espérant me tromper, nous sommes bien dans cette logique de critères irrationnels, voir même aberrants du choix de nos gouvernants de premier plan.

Comme il suit, pour la mauvaise blague il faudrait pour être :

1- Président de la République : avoir écopé d’au moins 15 années de prison fermes, dont 10 années de cellule individuelle(CI).

2- Premier Ministre : au moins 10-15 anées de prison dont entre 3-5 anées de CI.

3- Ministre de souveraineté : entre 5-10 années de prison dont entre 1-3 années de CI.

4- Ministre ordinaire : entre 3- 5 années de prison dont moins d’une année de CI.

5- Secrétaire d’état : entre 1-3 années de prison.

6- Autres fonctions gouvernementales : moins d’une année de prison.

N’importe quoi c’est absurde, ceci ne peut être qu’un cauchemar, il faudrait que je force l’interruption de mon sommeil, que je me réveille étant convaincu qu’en réalité et en toute logique, le choix de nos décideurs, pour une bonne gouvernance suprême de notre pays, se ferait en fonction de leurs sagesses, visions compétences et pour l’amour qu’ils portent à la nation aussi pas de légitimité de persécution voir même pénitenciere.

Et aussi pour ne pas me méprendre.Je saisi cette occasion, pour transmettre tout mon respect et mon admiration,pour tout tunisien et sa famille ayant été l’objet de harcèlement et de séquestration ,d’ emprisonnement , de torture , et autres sévices depuis l’indépendance en 1956 à ce jour. J’exige par conséquent, qu’une commission nationale indépendante soit créée pour réhabiliter ses militants et/ou sesmartyrs dans leurs droits et de retrouver leurs places dans notre société…également de leurs accorder des indemnités morales et physiques à vie pour soulager et compenser leurs souffrances ; mais qu’ils comprennent aussi, que ceci ne leurs donnent pas un droit acquit pour occuper une haute fonction gouvernementale en ne tenant compte que de ce critère!

Sachant également qu’en principe il est courant dans des cas similaires de la constituante et dans d’autres pays ,d’anticiper en établissant une marche à suivre , une feuille de route pour la réalisation des objectifs à atteindre, et les actions à faire pour y parvenir.

Aussi une fois les tâches pré-convenues,on se mettrait à la recherche des personnalités pouvant concrétiser ce programme en fonction des compétences requises.

En Tunisie , trois semaines auparavant je regardais la télévision , un Monsieur qui apparait à la Tv Watania 1 en prime time, aux infos de 20 heures, et par anticipation s’autoproclamer Premier Ministre.Je sais que la démarche est usuelle dans d’autres villes et que dans d’autres démocraties, et, depuis une bagarre sans merci à couteaux tirés qui s’est déroulée en coulisse entre les partis pour la distribution des portes feuilles ministériels, et autres fonctions d’état , je dirai que c’est lamentable et même “contre nature“ mais, ceci montre sans équivoque que nos futurs dirigeants sont avides de pouvoir, et qu’ils s’empressent de prendre la direction du pays .

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