Jamel Saber

« Allocation Universelle » pour ceux qui en sont dépourvus* (2/4)

En Tunisie les chômeurs comptent 632.500 personnes en 2016

Le « Socle National de Protection sociale » du « Centre de Recherches et d’Etudes Sociales » (CRES), est composé entre autres, d’un « Revenu Minimum pour ceux qui en sont dépourvus » (2/4).

Le diagnostic de la situation actuelle montre qu’en 2016, 58.3% de l’ensemble de la population bénéficie de la couverture par la sécurité sociale. Le reste de la population estimé à 42% comprend
deux catégories :  La première se compose des bénéficiaires du « Programme National d’Aides aux Familles Nécessiteuses »(PNAFN). Et la deuxième catégorie comprend les personnes non-bénéficiaires d’un revenu social, relevant à plusieurs catégories sociales.

Le PNAFN a permis de couvrir près de 239 milles familles en 2016, soit 7 % de la population tunisienne (0,8 million). Il est destiné aux familles en situation de pauvreté chronique, ou de vulnérabilité. L’admission dans le programme se fait selon un nombre de critères, dont principalement le niveau de revenu des familles candidates au programme, qui doit être inférieur au seuil de pauvreté bas estimé à 86 dinars par mois (1.032 dinars par an) en 2016.

Cependant, le ciblage pour l’admission au PNAFN, demeure perfectible, notamment à cause des erreurs d’identification résultant de l’imperfection de l’information. Le  PNAFN offre des aides monétaires mensuelles égales à 180 DT à chaque famille admise dans le programme en 2018.

Les dépenses publiques en matière d’aides
financières aux familles nécessiteuses sont de l’ordre de 442 MD en 2016 (150 DTN à 239.059 ménages), soit 0,5% du PIB. Sur le plan de la gestion, le PNAFN soufre de l’absence d’une autonomie administrative et financière.

La population tunisienne ciblée par ce programme, est comme suit :

1,7 million de tunisiens (15,2%), ont un revenu inférieur au seuil de pauvreté bas de 86 dinars par mois  !

Vers un taux de pauvreté suite pandémie, À 21% de la population en 2021  !

Sous ceraines conditions d’accessibilité, L’institution de la « Garantie d’un Revenu Minimum » (RMG) en Tunisie. Elle doit toucher la population pauvre, et les chômeurs âgés de moins 62 ans (plus de 62 ans relève de la 3ème garantie).

Le montant de RMG : Il peut être déterminé selon le montant de l’aide allouée au PNAFN, ou au ⅔ du SMIG, ou à un montant moyen entre les deux.

Aide allouée au PNAFN = 180 DT … Moyenne aide PNAFN … 2/3 SMIG = 209 DT  2/3 du SMIG = 238 DT.

Le coût financier « CRES » est estimé à 2 milliards dinars/an

L’étude du coût financier par la CRES est établie selon trois hypothèses démographiques. Les projections montrent que le futur régime exige à partir de 2020, un financement de 0.23% du PIB pour le premier scénario/ premier choix. Et 1.82% du PIB pour le troisième scénario/ troisième choix. Soit un total financement annuel de 2 milliards dinars.

Le financement peut être assuré par les crédits budgétaires alloués actuellement au financement du PNAFN (estimés à 442 MD), ou 1 point de la « Contribution Sociale de Solidarité ». Il est également possible de prévoir d’autres sources fiscales sous forme de Taxes sur certains produits.

Ceci dans un esprit d’équité sociale, mais surtout de solidarité nationale. Pour une meilleure répartition des richesses du pays.

Mais je considère que le mieux à faire, pour financer la totalité de ce nouveau programme social ambitieux du « Socle National de Protection Sociale ». C’est de tripler la recette fiscale actuelle, qui est obsolète. Ceci d’une part pour faire payer correctement leurs taxes et impôts aux : 400.000 contribuables du régime forfaitaire. Mais aussi les corrompus, les fraudeurs au fisc, et ceux du marché informel.

Et d’une autre part, faire payer d’avantage les riches. Je propose en Tunisie, d’augmenter, exclusivement pour les riches, les taux des impôts et taxes existants. Et à défaut de créer de nouveaux impôts sur le capital, et sur le patrimoine. Comme les impôts sur la détention du capital, par exemple « l’impôt de solidarité sur la fortune » (ISF). Aussi la taxe foncière, ainsi que les impôts sur la transmission du capital (donation ou succession). Mais aussi les impôts sur les opérations financières, et sur les opérations de bourse, droits d’enregistrement et autres.

L’idéal que 15% des richesses du pays (15 milliards dinars/an), devraient être distribuées aux démunis comme « Allocation Universelle »

L’ Allocation Universelle est une somme d’argent versée par une communauté politique, à tous ses membres, sur une base individuelle, sans conditions de ressources, ni obligation, ou absence de travail.

Suite à quoi, j’estime  entre autres que l’idéal serait une « Allocation Universelle » de 600 dinars par mois à chaque chômeur (homme ou femme), célibataire âgé(e) de plus de 25 ans. Et 800 dinars pour un couple sans enfants, qui sera augmentée de 100 dinars par enfant (jusqu’à l’âge de 25 ans).

Mais qui pourra le faire dans notre pays, à l’état actuel des choses  ?

 

(*) Source CRES :  « Vers la mise en place d’un système de protection sociale universel et inclusif » (mai 2019)

 

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