Le 25 juillet 2021 : Fin de « l’islam politique » au pouvoir en Tunisie

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chute imminente de la secte d’Ennahdha et la fin du gourou

Le 30 janvier 2011, Rached Ghannouchi (RG) foule le sol tunisien après plus de vingt ans d’exil. Le leader du parti islamiste Ennahda est acclamé par des milliers de personnes venues l’accueillir à l’aéroport de Tunis-Carthage aux cris de « Tala’al badrou ’alayna » (la pleine lune s’est levée sur nous), un chant islamique traditionnel célébrant l’arrivée du prophète Mohammed à Médine. Ce retour deux semaines après la chute de l’ex président de la république Zine El-Abidine Ben Ali, signe la renaissance d’un « parti » que le régime autoritaire a cherché à éradiquer.

Fini le temps de l’impunité totale, l’heure est venue pour rendre des comptes au Peuple

Suite à quoi le « parti Ennahdha », plutôt la succursale locale, de la « secte des frères musulmans », obtient sa légalisation en mars 2011. Et peut compter sur un réseau militant implanté sur tout le territoire national, et dans les principaux pays accueillant une diaspora tunisienne islamiste. Les dirigeants préfèrent en « post révolution », rappeler les souffrances endurées sous la dictature, ce qui les arrime solidement au camp de la révolution auprès d’une partie de l’opinion publique. Ce qui contribue à leur succès électoral en 2011. Arrivé en tête de toutes les circonscriptions, le « Ennahda » obtient 37 % des suffrages (environ 1,5 million de voix), et occupe donc 42 % des sièges de la nouvelle »Assemblée Constituante ».

« Coup de force constitutionnel » par KS le 25 juillet 2021

Mais suite aux élections 2019, la popularité d’Ennahdha est passée  environ 1/2 million de voix. Et pour causes : terrorisme verbal et physique, « takfir », menaces, propagande électorale stérile, avec des promesses non tenues, et surtout tous les indicateurs au rouge lors de 10 ans de gouvernance des islamistes au pouvoir. D’autant plus facteurs aggravants : la pandémie du Covid-19 sévit en Tunisie, pays en quasi faillite, chômage en hausse, et un peuple qui s’appauvrit de plus en plus, d’année en année. Préoccupations primordiales de RG c’est le « Tawtine » et le « Tamkine » des « khwanjias », ceci pour le verrouillage total des rouages du pouvoir.

Comme le Parlement est « figé » depuis environ 9 mois, suite à une crise politique majeure depuis la prise de pouvoir, et surtout le « retour de veste instantané » du « Chef de Gouvernement » Hichem Mechichi (HM), après son approbation par « l’Assemblée Représentants du Peuple » (ARP). Avec une guerre ouverte et généralisée violente entre les « 3 têtes du pouvoir » : Kaies Saied (Président de la République), RG (Président du Parlement), et HM (Chef du Gouvernement). Donc risque certain de déliquescence

Prévoir des assignations À résidences pour des centaines de personnes suite à l’état d’urgence

Mais suite à des pressions crescendo de la part de la société civile, et des médias, poussant Kaies Saied (KS) à sortir de sa « coupable inertie », et de son laxisme préoccupant. Ceci pour l’inciter de réagir rapidement et « stopper » de suite ce « Suicide Collectif », qui menace l’existence même de la République tunisienne.

Heureusement mieux vaut tard que jamais, Le jour de la « Fête de la République », le 25 juillet 2021, des milliers de manifestants réclament la dissolution de l’ARP, et la rédaction d’une nouvelle Constitution dans le cadre d’une transition démocratique présidée par KS. Ces rassemblements interviennent alors que s’aggrave la crise sanitaire mortelle liée à la pandémie de Covid-19.

Prévoir des détentions provisoires par centaines suite loi anti-terroriste et blanchiment

Le soir même, invoquant l’article 80 de la Constitution, KS limoge le gouvernement Mechichi avec effet immédiat, annonce la suspension de l’ARP — dont il lève l’immunité parlementaire des 217 membres —, la formation d’un nouveau gouvernement — qui sera responsable devant lui — et sa décision de gouverner par décrets ; il indique également qu’il présidera le parquet.

Depuis cette date, les événements successifs s’accélèrent, KS gouverne par décrets,  en cette période délicate d’état d’urgence prolongée jusqu’au 19 janvier 2022. Conséquences portes fermées du Parlement par les militaires, devant RG, et des hauts cadres administratifs dégagés en cascades tous les jours. Bref le « Karcher » passe partout, même chez les militaires. KS a mis fin aux fonctions du colonel-major magistrat Taoufik Ayouni, en tant que procureur général, directeur de la justice militaire.

Prévoir que 91 députés perdent leurs mandats à l’ARP

Ainsi je considère qu’incessamment après la démission sous la « contrainte » de H.M. Faudrait s’attendre dans les prochains jours voire semaines, à ce qui suit comme actions larges, selon les lois et décrets en vigueur, de la part de Kaies Saied de pleins pouvoirs, en tant que « Chef de l’État », « Commandant suprême des forces armées ( militaires & sécuritaires) », « Président du Conseil National de Sécurité », « Président du Conseil suprême des Forces armées », et surtout « Président du Parquet » :

Prévoir la dissolution du Parlement et des élections présidentielles-législatives anticipées sous une « 3ème République »

  • Pour commencer conformément au Décret n° 78-50 du 26 janvier 1978, réglementant l’état d’urgence, notamment son « Art. 5 – Le ministre de l’intérieur peut prononcer l’assignation à résidence dans une circonscription territoriale ou une localité déterminée, de toute personne résidant dans une des zones prévues à l’article 2 dont l’activité s’avère dangereuse pour la sécurité et l’ordre publics des dites zones ». Cette mesure exceptionnelle concernerait des centaines de personnes, mais surtout tous les députés d’Ennahdha, Qalb tounes, Al Karama. À titre préventif en attendant leurs jugements judiciaires.

prévoir la dissolution environ deux cents partis politiques hors la loi, suite au décret loi 2011-87

  • Conformément à la loi organique n°2015-26 du 7 août 2015, relative à la lutte contre le terrorisme et la répression du blanchiment d’argent a été amendée et complétée par la loi organique n°2019-9 du 23 janvier 2019. Notamment son « Article 85 – L’inculpé peut être soumis à la détention préventive dans les cas de crimes ou délits flagrants et toutes les fois que, en raison de l’existence de présomptions graves, la détention semble nécessaire comme une mesure de sécurité pour éviter de nouvelles infractions comme une garantie de l’exécution de la peine ou comme un moyen d’assurer la sûreté de l’information ». Cette mesure d’exception d’une durée maximale de 14 mois, pourrait concerner des centaines de personnes, surtout les dangereux islamistes, corrompus, blanchisseurs d’argent, spéculateurs, contrebandiers et autres.

Conformément à la version consolidée de la loi organique n° 2014-16 du 26 mai 2014, relative aux élections et référendums telle que modifiée et complétée par la loi organique n°2019-76 du 30 août 2019. Et notamment son « Art. 163 Sous réserve des dispositions de l’article, s’il est avéré pour la Cour des comptes que le candidat ou la liste de candidats a obtenu un financement étranger pour sa campagne électorale, elle l’oblige à payer une amende allant de dix fois à cinquante fois la valeur du financement étranger.

prévoir la dissolution de quelques milliers d’associations hors la loi suite décret loi 2011-88

Aussi « Les membres de la liste ayant bénéficié d’un financement étranger perdent leur mandat au sein du conseil élu. Le candidat aux élections présidentielles ayant reçu d’un financement étranger est condamné à une peine d’emprisonnement de cinq ans … ». Ceci suite au rapport de la « Cour des compte » qui avait livré les résultats du contrôle du financement des campagnes électorales pour l’élection présidentielle anticipée et les législatives de 2019. Seraient donc concernés par ces graves sanctions, les 91 sièges ARP suivants :  52 d’Ennahdha, 38 « Qalb Tounes », et celui de « Aich Tounsi ». Et risqueraient la prison ferme pour 5 ans :  RG, Nabil Karoui et Olfa Terras.

  • Conformément au Décret-loi n° 2011-87 du 24 septembre 2011, portant organisation des partis politiques. Notamment son « Article 28 – La dissolution : elle est prononcée par un jugement du tribunal de première instance de Tunis à la demande du Premier ministre … ». Cette sanction concernerait  donc des partis politiques hors la loi pour : terrorisme, blanchiment d’argent, corruptions ou autres délits pénaux. En priorité dissolution de : « Hizb Tahrir », « Ennahdha », « Qalb Tounes » les premiers accusés, mais pas que.

Prévoir 5 ans prison ferme pour Ghannouchi et Nabil Karoui suite aux financements étrangers des partis politiques

Suite à quoi s’attendre bientôt à une large purge de personnes terroristes ou véreux par milliers, en résidences surveillées, détentions préventives, dissolutions de partis politiques au moins deux cents d’entre eux (incluant ceux hors la loi). Mais aussi pareil pour l’autre décret-loi 2011-88, avec la dissolution de milliers d’associations hors la loi, surtout islamistes. Ceci pour « purifier le pays » et le stabiliser. Donc une véritable « Opération Mani Pulite » (mains propres) de grande envergure, comme celle de 1992, serait présidée par KS, ceci pour assainir le pays des malfrats.

Mais je considère aussi qu’il faudrait s’attendre qu’en parallèle des commissions au sein du Palais présidentiel à Carthage, composées de « personnes qualifiées » de la société civile, dans divers domaines (constitionnel, socio-économique, financier …), vont s’atteler pendant un mois, pour concevoir les grandes lignes d’une « 3ème République », avec un régime de gouvernance présidentiel, révisions :  du Code électoral, lois partis politiques & associations, ISIE, et autres. Suite à quoi une « feuille de route » et prévoir un référendum populaire pour trancher.

Fini à jamais la secte des frères musulmans Ennahdha en Tunisie

Conséquences, je considère qu’une dissolution du Parlement actuel, serait évidente, d’ici un mois. Et que des élections anticipées présidentielles et législatives seraient organisées pour fin 2021, avec une nouvelle donne de gouvernance et autres règles.

L’image est fortement chargée de symboles. Le gourou RG dubitatif à 3h du matin du 26 juillet 2021, face à une grille en fer forgé « cadenassée » de l’ARP, suppliant un soldat de le laisser entrer. La grille reste fermée et Ghannouchi, impuissant, ne sachant trop que faire, regagne sa voiture. Ceci pour un sit-in de plusieurs heures devant l’ARP, avec quelques députés de sa secte, et quelques dizaines de ses disciples.

Ghannouchi dubitatif à 3h du matin devant porte ARP sous cadenas et en sit-in pour plusieurs heures

La scène tumultueuse du matin du 26 juillet devant le parlement est un gros-plan sur l’assèchement de la base populaire d’Ennahdha en ce moment (environ 200.000). Un zoom sur le degré d’impopularité du parti islamiste. Un message pour les Tunisiens et pour l’étranger, que la secte et son gourou ne pèsent plus rien sur la scène politique. Qu’ils sont au pied du mur. Que le dernier bastion de l’islam politique que la Tunisie a eu le malheur d’abriter pendant une décennie est tombé.

Les dès seraient donc jetées, les jeux sont faits, et rien ne va plus. Plus jamais d’islam politique en Tunisie, de terrorisme, et de véreux dans la classe politique tunisienne. Et c’est tant mieux pour notre transition démocratique mal engagée, par préméditation.

Un « Grand Bravo » donc pour le sursaut populaire instantané, qui a changé le cours de notre l’histoire contemporaine

Un « Grand Bravo » donc pour le sursaut populaire instantané, qui a changé le cours de notre l’histoire contemporaine. La journée du 25 juillet 2021, était un « Tsunami » du soulèvement du 14 janvier 2011, ceci pour « corriger le tir » de notre « fausse transition démocratique », et remettre la Tunisie sur les rails, et dans la bonne direction.

 

 

2 Commentaires

  1. Mon essai de juillet 2021 :

    Fini le temps de l’impunité totale en Tunisie … Le temps est venu pour les criminels et les véreux … de rendre des comptes au Peuple … via la Justice retrouvée.

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