la décarbonation complète de l’économie mondiale au 21Ème siècle
À l’issue du sommet du G7, qui s’est tenu les 7 et 8 juin 2015 en Allemagne, les membres des sept pays les plus industrialisés du monde (G7), ont annoncé par la voix de la chancelière allemande, Angela Merkel, la décarbonation complète de l’économie mondiale au cours de ce siècle. Avec deux objectifs précis : une réduction des émissions de 40 à 70%, et la transformation du secteur de l’énergie d’ici 2050. Mais la question du financement climatique reste entière.
Si l’annonce de la décarbonation de l’économie mondiale a fait l’effet d’un coup de tonnerre, la déception sur la question du financement climatique est grande : « Les membres du G7 n’ont toujours pas dit comment ils allaient réunir les 100 milliards de dollars par an promis à Copenhague en 2009. Prévu également l’annonce d’une « Assurance-climat » pour les plus démunis, et le développement des énergies renouvelables dans les pays africains.
« Financement climatique » Prévu 100 milliards USD/an
L’accord de Paris est un traité international juridiquement contraignant, sur les changements climatiques. Il a été adopté par 196 Parties lors de la COP 21 à Paris, le 12 décembre 2015. Et est entré en vigueur le 4 novembre 2016.
Son objectif est de limiter le réchauffement climatique à un niveau bien inférieur à 2, de préférence à 1,5 degré Celsius, par rapport au niveau préindustriel. Pour concrétiser cet objectif de température à long terme, les pays visent à atteindre le plus rapidement possible le pic mondial des émissions de gaz à effet de serre, afin de parvenir à un monde climatiquement neutre d’ici le milieu du siècle.
deux objectifs : réduction des émissions gaz 40-70% & transformation secteur de l’énergie d’ici 2050
La mise en œuvre de l’Accord de Paris exige une transformation économique et sociale, fondée sur les meilleures données scientifiques disponibles. L’Accord de Paris fonctionne sur un cycle de 5 ans d’actions climatiques, de plus en plus ambitieuses menées par chaque pays. D’ici la fin de 2020, les pays doivent soumettre leurs plans d’action climatique, appelés « Contributions Nationales Déterminées » (NDC).
Dans leurs NDC, les pays communiquent les mesures qu’ils vont prendre pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, afin d’atteindre les objectifs de l’Accord de Paris. Les pays communiquent également dans les NDC, les mesures qu’ils prendront pour renforcer leur résilience afin de s’adapter aux effets de la hausse des températures.
L’objectif est de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius
Pour mieux encadrer les efforts en vue de l’objectif à long terme, l’accord de Paris invite les pays à formuler et à soumettre d’ici 2020 des stratégies de développement à long terme à faibles émissions de gaz à effet de serre (LT-LEDS). Les LT-LEDS constituent l’horizon à long terme des NDC.
L’Accord de Paris réaffirme que les pays développés doivent prendre l’initiative d’apporter une aide financière aux pays moins bien dotés et plus vulnérables, tout en encourageant pour la première fois les contributions volontaires des autres parties.
L’Accord de Paris parle de la vision d’une réalisation complète du développement et du transfert de technologies pour améliorer la résilience au changement climatique et réduire les émissions de GES. l’Accord de Paris accorde une grande importance au renforcement des capacités des pays en développement en matière de climat, et demande à tous les pays développés de renforcer leur soutien aux actions de renforcement des capacités dans les pays en développement.
« Transition verte » Loading
Avec l’Accord de Paris, les pays ont établi un cadre de transparence renforcée (ETF). Dans ce cadre, à partir de 2024, les pays rendront compte de manière transparente des mesures prises et des progrès réalisés en matière d’atténuation du changement climatique, de mesures d’adaptation et de soutien fourni ou reçu. Il prévoit également des procédures internationales pour l’examen des rapports soumis.
Les informations recueillies par l’ETF alimenteront le bilan mondial, qui évaluera les progrès collectifs vers la réalisation des objectifs climatiques à long terme.
Les pays du G7 ont fait un grand pas vers l’obligation pour les entreprises de dévoiler leur risque climatique, qu’ils jugent cruciale pour la transition énergétique, même si un accord reste à trouver au niveau mondial et malgré les réserves d’ONG. « Nous sommes favorables à la publication obligatoire des données financières liées au climat, qui apportent des informations fiables et utiles à la décision pour les participants de marché », écrit le G7 Finances dans son communiqué du 5 juin 2021 à Londres.
Les déclarations obligatoires visées, qui comprennent par exemple les émissions de CO2 ou les projets d’investissements, doivent concerner toutes les grandes entreprises commerciales. Elle est essentielle pour les investisseurs qui sont amenés à financer des grands groupes et qui sont de plus en plus préoccupés par l’impact du climat sur les entreprises, que ce soit leur performance ou leur réputation.
Le G7 dit suivre les recommandations du groupe de travail sur les informations financières liées au climat (TCFD pour Task-force on climate-related financial disclosures), mis en place en 2017 sous l’égide du G20. Les ministres des Finances sont même allés plus loin en saluant la création du TNFD (Task-force on nature-related financial disclosures), qui ne concerne plus seulement le climat mais également la nature et la bio-diversité.
« finance pro-nature » pour une économie verte
Pour l’association WWF France, c’est « un signal important qui devrait permettre de doter cette initiative mondiale d’un mandat lors de la réunion des chefs d’Etat du G20 en octobre prochain », évoquant la nécessité d’une « finance pro-nature ».
Sur les risques financiers climatiques, le défi est que chaque pays prenne ses responsabilités et impose la mesure à ses entreprises, et qu’il existe une entente dans la mise au point des règles comptables communes. Ce n’est cependant pas encore obligatoire dans un premier temps et les entreprises dans le pays sont seulement tenues de publier ces données ou d’expliquer pourquoi elles ne le font pas.
Le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau estimait dans un entretien au Financial Times qu’un accord à l’échelle mondiale pourrait voir le jour pour la COP26 à Glasgow en novembre. « Une publication devrait être obligatoire. C’est une première étape (…) Personne ne s’attendait il y a six mois à ce que nous allions si vite et que nous pourrions avoir une conclusion positive à la COP26 », déclarait-il au quotidien des affaires.
Sortir des énergies fossiles
De leur côté, les ONG préviennent que la mesure ne garantit pas à elle seule que le monde des affaires prendra sa part dans la transition énergétique. « Les publications auraient dû être obligatoires il y a longtemps, mais à ce stade de la crise climatique et écologique, l’appel pour de meilleures données est une distraction dangereuse », estime David Barmes, de l’association Positive Money. « Les marchés ne seront pas les sauveurs », prévient-il.
Selon lui, les gouvernements du G7 doivent surtout travailler avec les banques centrales et les régulateurs « pour vraiment désengager la finance des énergies fossiles ».
Le 14 juillet 2020 marque le lancement du « Calculateur 2030 ». Un « calculateur d’empreinte climatique » innovant qui aidera les consommateurs, les fabricants et les marques à comprendre l’impact climatique des biens de consommation. L’outil peut ainsi aider les entreprises et les marques à prendre des décisions responsables en ce qui concerne la durabilité de leurs produits, y compris au sein de leurs chaînes d’approvisionnement, et peut sensibiliser les consommateurs aux conséquences de leurs achats, en encourageant, espérons-le, des changements de comportement.
accord mondial pourrait voir le jour pour la COP26 à Glasgow en novembre 2021
Le calculateur est également lié à la Plateforme de compensations des émissions de carbone des Nations unies, ce qui permet aux utilisateurs de l’application de prendre des mesures immédiates en faveur du climat en contribuant à des projets écologiques approuvés par les Nations unies et visant à atteindre l’Accord de Paris sur les changements climatiques et les objectifs de développement durable des Nations unies.
La secrétaire exécutive d’ONU Climat, Patricia Espinosa, a exhorté le 9 juin 2021, les pays développés à tenir leur promesse de mobiliser 100 milliards de dollars par an en financement climatique pour répondre aux besoins des nations en développement. Le financement à long terme est un pilier essentiel de l’Accord de Paris, et est crucial pour les efforts mondiaux de lutte contre la crise climatique.
S’exprimant lors des Sessions sur le climat des organes subsidiaires de la CCNUCC, qui se déroulent virtuellement du 31 mai au 17 juin, la responsable d’ONU Climat a exprimé sa frustration quant au fait que la promesse de soutien financier, faite en 2010, n’a pas encore été tenue.
Ceci étant la Tunisie doit participer activement, à cet effort international de décarbonisation de la planète au cours de ce siècle. Elle doit donc préparer son dossier sur ses NDC, LT-LEDS et autres formalités-procédures. En espérant bénéficier d’un financement adéquat le moment venu, pour améliorer son empreinte carbone. D’autant plus que parmi les récentes recommandations du FMI, mon pays est poussé pour économiser à MT, au moins 30% de sa facture d’énergies fossiles. Et de les remplacer par celles renouvelables.
À bon entendeur.
À saisir cette opportunité