Le budget de l’État tunisien est passé de 18,3 MMDT en 2010 à 78,2 MMDT en 2025 !
Budget de 2010 : un aperçu des ressources et des dépenses
En 2010, le budget de l’État était estimé à 18,3 MMDT, incluant les emprunts extérieurs rétrocédés. Les ressources se divisaient entre :
* 14,1 MMDT de ressources propres (77 %), générées principalement par les recettes fiscales.
* 4,1 MMDT de ressources d’emprunt (23 %).
Les ressources fiscales représentaient 11,6 MMDT, réparties entre :
* 40 % de ressources fiscales directes.
* 60 % de ressources fiscales indirectes.
Les recettes non fiscales atteignaient 2,5 MMDT, avec un taux de pression fiscale hors hydrocarbures de 20,2 %.
2025 : Pression fiscale et financement en hausse
En 2025, la pression fiscale atteindrait 35 % du PIB, une augmentation significative par rapport à 2010. Les ressources fiscales devraient passer de 11,6 MMDT à 45,2 MMDT, tandis que les emprunts bondiraient de 4,1 MMDT à 27,9 MMDT, traduisant une dépendance accrue au financement extérieur et intérieur.
Dépenses publiques : une explosion des charges
En 2010, les dépenses publiques étaient réparties comme suit :
* 14,6 MMDT au total, dont 10,1 MMDT pour les dépenses de gestion et 4,5 MMDT pour le développement.
* Les salaires représentaient 6,8 MMDT, avec 16 200 nouveaux recrutements prévus.
En 2025, ces dépenses explosent :
Les dépenses de gestion atteignent 59,8 MMDT (contre 10,1 MMDT en 2010).
Les salaires des fonctionnaires passent à 24,3 MMDT (x 4) !
Les dépenses de développement augmentent légèrement, passant de 4,5 MMDT en 2010 à 5,4 MMDT en 2025, montrant une priorité moindre donnée à l’investissement.
Subventions et hydrocarbures : une charge alourdie
En 2010, les subventions s’élevaient à 1,5 MMDT, réparties entre :
* 550 MDT pour les hydrocarbures.
* 730 MDT pour les produits de base.
* 220 MDT pour le transport public.
En 2025, ces subventions atteignent 11,5 MMDT, soit 6,3 % du PIB, avec 8 MMDT consacrés aux hydrocarbures (×16) !
Évolution du taux de change et de la croissance
En 2010, le taux de change était de 1 USD = 1,416 TND, contre une estimation de 1 USD = 3,2 TND en 2025 (×2,3). La croissance du PIB, elle, chute de 4 % en 2010 à une estimation de 1,5 % pour 2025, selon l’ONU.
Notations souveraines et déficit budgétaire
Sachant d’une autre part, qu’en 2010, la Tunisie ne recourait pas aux marchés financiers internationaux privés, bénéficiant d’une notation souveraine Baa2 (Moody’s).
En 2025, la notation est passée à Caa2 avec perspectives stables, reflétant les difficultés financières croissantes. Fitch Ratings, cependant, a relevé la note à CCC+ en septembre 2024, témoignant d’un regain de confiance limité.
Le déficit budgétaire s’est aggravé, passant de +0,3 MMDT en 2010 à -2,9 MMDT en 2025.
Inflation et réformes économiques
Le taux d’inflation est passé de 4,4 % en 2010 à 6,7 % en 2025.
Les réformes économiques, notamment celles concernant les subventions, les salaires et les dépenses de développement, sont jugées insuffisantes pour améliorer durablement la situation budgétaire.
Note :
– MMDT : Milliards de dinars tunisiens.
– Comparaisons entre LF 2010 et LF 2025