L’utopique dérive messianique du « Grand Israël » ?

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aucune puissance mondiale ne reconnaît l’idée d’un « Grand Israël biblique »

Le terme « Grand Israël » (ou Eretz Israel HaShlema, « Terre d’Israël complète ») est une expression qui renvoie à une idée géopolitique et religieuse, souvent défendue par certains groupes juifs ultra-orthodoxes : le refus d’un État juif moderne comme Israël. Selon laquelle l’État d’Israël devrait s’étendre bien au-delà de ses frontières de 1948.

un « Grand Israël » englobe une terre depuis « le Nil » jusqu’en « Euphrate », à occuPer par la force des armes !

Dans la « Bible hébraïque », certains textes (Genèse 15:18, par exemple) évoquent une terre « depuis le fleuve d’Égypte (le Nil) jusqu’au grand fleuve, l’Euphrate », attribuée aux descendants d’Abraham. Chez certains ultra-orthodoxes cette vision a nourri des conceptions théologiques et messianiques sur une « Terre promise » beaucoup plus vaste que l’État d’Israël moderne de 1948.

Selon des conceptions théologiques et messianiques sur une «Terre promise» plus vaste qu’Israël de 1948

À l’origine, le sionisme politique (Herzl, Ben Gourion, etc.) visait surtout à établir un État juif viable en Palestine, pas nécessairement dans des frontières bibliques. Certains courants religieux et nationalistes radicaux (notamment Gush Emunim après 1967) militent pour l’annexion totale de la Cisjordanie, voire au-delà, au nom du «Grand Israël».

La politique officielle de l’État d’Israël depuis 1948, pas de projet d’un «Grand Israël»

La politique officielle de l’État d’Israël, depuis sa création en 1948, n’a jamais adopté officiellement le projet d’un « Grand Israël » aux frontières bibliques. Les gouvernements successifs ont cependant annexé certains territoires (Jérusalem-Est en 1967, plateau du Golan en 1981) et continuent de soutenir la colonisation en Cisjordanie et récemment à Gaza.

« Grand Israël » un projet expansionniste visant à dominer toute le Moyen-Orient

Dans le monde arabe et musulman, l’expression « Grand Israël » est souvent utilisée pour désigner une crainte géopolitique : l’idée qu’Israël aurait un projet expansionniste visant à dominer toute la région. Cette perception au 21ème siècle est renforcée par la politique de colonisation et par certains discours de dirigeants sionistes religieux au pouvoir en Israël ( Smotrich, Ben-Gvir, Noam) ou groupes religieux israéliens.

politique de colonisation tous azimuts par les  discours des sionistes extrémistes au pouvoir : Smotrich, Ben-Gvir, Noam

Au contraire pour certains groupes juifs ultra-orthodoxes : le refus d’un État juif moderne comme Israël de 1948. Et pour causes certains courants ultra-orthodoxes (par ex. Neturei Karta) considèrent que les juifs ne doivent pas avoir de pays tant que le Messie n’est pas venu.

l’exil des juifs est voulu par Dieu, et seul le Messie pourra restaurer le Royaume d’Israël !

Selon leur interprétation religieuse, l’exil des juifs est voulu par Dieu, et seul le Messie pourra restaurer le Royaume d’Israël. Pour eux, la création d’Israël en 1948 est une initiative humaine, donc illégitime et contraire à la volonté divine.

Une partie des ultra-orthodoxes rejette l’idée même d’avoir un pays juif avant le Messie

Les ultra-orthodoxes qui refusent l’existence même d’un État juif (Israël) avant l’arrivée du Messie s’appuient surtout sur un passage du Talmud (Ketoubot 111a), appelé la théorie des Trois Serments (Shalosh Shevuot). Dieu aurait imposé trois serments au peuple juif et aux nations du monde :

1. Les juifs ne doivent pas “monter comme un mur” en Terre d’Israël, c’est-à-dire ne pas y retourner en masse par la force.

2. Les juifs ne doivent pas se révolter contre les nations, donc pas fonder d’État juif par les armes.

3. Les nations ne doivent pas opprimer les juifs de façon excessive.

Ainsi les interprétation des ultra-orthodoxes antisionistes, Pour eux, la création d’Israël en 1948 par des moyens politiques et militaires viole les deux premiers serments. Seul le Messie peut rassembler les juifs et restaurer le Royaume d’Israël.

Pour certains l’État d’Israël actuel est une construction humaine, illégitime, et même une forme de rébellion contre Dieu

Donc, selon cette vision, l’État d’Israël actuel est une construction humaine, illégitime, et même une forme de rébellion contre Dieu. Exemple le mouvement Neturei Karta refuse toute reconnaissance d’Israël. Ses ultra-orthodoxes prient pour la fin de l’État israélien, afin que les juifs vivent en paix en exil jusqu’au retour messianique.

Certains ultra-orthodoxes souTiennent  publiquement la cause palestinienne, en signe d’opposition au sionisme

Bref les antisionistes ultra-orthodoxes considèrent Israël comme une erreur, voire une rébellion contre Dieu. Au contraire les sionistes religieux voient au contraire Israël comme un signe de rédemption et une étape vers la délivrance messianique.

grave dérive diabolique du « Grand Israël » chez les sionistes reste surtout symbolique et idéologique

Cette grave dérive diabolique du »Grand Israël » chez les sionistes reste surtout symbolique et idéologique dumoins à ce jour : aucune puissance mondiale ne reconnaît l’idée d’un « Grand Israël » biblique. Quoique dans les faits au présent, Israël contrôle : le territoire de 1948, Jérusalem-Est, le Golan syrien occupé, forte présence dans le Kurdistan irakien et exerce une forte domination militaire et administrative sur la Cisjordanie.

Netanyahou avec son parti le « Likoud » s’active depuis 1996 pour la réalisation du « Eretz Israël »

Depuis sa première arrivée au pouvoir en 1996, Benyamin Netanyahou avec son parti, « le « Likoud s’est appliqué à torpiller toute velléité de vraie négociation avec les Palestiniens pour promouvoir « Eretz Israël », un État dans la dimension des royaumes juifs de la Bible. Mais il ne contrôle pas (et n’a pas de plan officiel déclaré dumoins à ce jour) des zones comme la Jordanie, l’Égypte ou la Syrie dans leur ensemble.

Netanyahou cherche avec les accords d’Abraham la création d’un « nouveau Moyen-Orient »

Le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou lors de l’Assemblée générale des Nations unies, à New York, le 27 septembre 2024, a présenté une nouvelle carte effaçant la Palestine pendant le discours qu’il a donné lors de la 78ème session de l’Assemblée générale des Nations unies. L’illustration représente un « Nouveau Moyen-Orient » dans lequel la Cisjordanie occupée et la bande de Gaza sous blocus semblent faire partie d’Israël.

Plus tôt la même année, le ministre des Finances de Netanyahou, Bezalel Smotrich, s’est exprimé depuis un podium orné d’une carte incluant également la Palestine, le Liban et la Syrie dans le cadre du Grand Israël. À cette occasion, il a déclaré que « les Palestiniens n’exist[aient] pas » !

Pour Smotrich « les  Palestiniens n’exist[aient] pas » !

Au final le « Grand Israël » est davantage une idée religieuse et un mythe politique qu’un projet réalisable dans le contexte géopolitique moderne, mais il reste un sujet de polémique et de méfiance dans la région, voire même auprès d’une partie des orthodoxes en Israël et ailleurs. En pratique dumoins à ce jour, l’expansion par les armes s’est limitée à des objectifs soit disant stratégiques (sécurité, profondeur défensive, contrôle de ressources ou de lieux saints).

cette chimère du « Grand Israël » repose principalement sur le slogan « La terre et la force »

Il convient aussi de noter, ici, que cette chimère du « Grand Israël » reposait, et repose toujours, principalement sur le slogan « La terre et la force », c’est-à-dire s’emparer des terres appartenant aux Palestiniens et arabes, tout en commettant les crimes de déplacement forcé et de génocide par la force des armes ( au présent à Gaza ), notamment l’armée de l’air usant toujours des nouvelles technologies de pointe US.

Netanyahou fou furieux au présent, son illusion du « Grand Israël » est bloquée à l’international

Malheureusement pour Netanyahou et les sionistes en général, leurs délires messianiques s’effondrent, avec ce coup de théâtre fatale à l’Assemblée Générale de l’ONU du 12 septembre 2025, 142 des 193 États membres adoptent une déclaration « sur la solution des deux États (Israël-Palestine) vivants en paix côte à côte ». Et pour « enfonser le clou » la liste des pays reconnaissant l’Etat de Palestine s’allonge de jour en jour : France, Royaume-Uni, Canada, Australie …

142 États membres de l’onu adoptent à l’AG une déclaration « sur la solution des deux États »

Bref le Moyen-Orient risque de s’embraser à court terme et la planète entière avec, sous la folie meurtrière de ses « messianiques fous de Dieu » avec leurs rêves diaboliques d’un « État juif aux frontières bibliques du Grand Israël », ceci en commettant un atroce Génocide auprès de la population palestinienne et par extension arabe. C’est donc pire que les extremistes islamistes de « Daech avec leurs illusoires État Islamique ».

Dans l’avenir Le monde monde se portera mieux sans les extrémistes religieux de tous bords, et la paix durable régnera sur la planète terre.

 

 

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