Le scandale du « Sheratongate » :  Impunité totale de Bouchlaka  ?

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À quand le dénouement équitable, de ce scandale du « Sheratongate », étouffé depuis 8 ans dans les tiroirs de la justice ?

Le gendre de Rached Ghannouchi, l’époux de sa fille Soumaya, Rafik Abdessalem (Bouchlaka), éphémère Ministre des Affaires étrangères, de janvier 2012 à mars 2013. Il est poursuivi en justice depuis,  dans deux affaires d’abus de biens publics dites du «Sheratongate», et du «détournement d’un don chinois à la Tunisie».

Pour rappel des faits, d’après des fuites de l’enquête qu’a menée le juge d’instruction chargé de l’affaire « Sheratongate ». Le don chinois destiné à l’organisation d’un colloque, d’un montant d’un million de dollars (1,640 million de dinars), aurait été versé dans le compte personnel à la STB de Bouchlaka.

Le Trésorier général de la Tunisie, dépendant du Ministère des Finances, a été interrogé par le juge d’instruction. Et c’est lui qui a donné, ces éléments concernant le virement, qui a atterri dans le compte personnel du ministre. Il a déclaré qu’il lui a été demandé, par le cabinet du ministre des Finances, en date du 19 octobre 2012, de vérifier si le virement d’un million de dollars a été versé dans le compte BCT de la Trésorerie générale de la Tunisie, le trésorier a alors répondu par la négative précisant qu’il a appris (sans dire comment), que ledit montant a été versé dans un compte ouvert à la STB au nom de Bouchlaka. Cette opération est contraire à la réglementation, a précisé le trésorier.

Autres éléments troublants dans l’instruction menée par le juge, les contradictions entre les propos de Bouchlaka et ceux des témoins interrogés. Ainsi, le Ministre a déclaré qu’il a bien logé à l’hôtel Sheraton, parce qu’il devait recevoir des délégations étrangères,  à la date des 13, 14 et 17 janvier 2012. Le représentant légal du Sheraton a indiqué pour sa part que son hôtel n’a pas reçu de délégations étrangères à cette date.

A la date du 16 février 2012, et alors qu’il était de retour de Lisbonne, le Ministre a dû séjourner au Sheraton, parce qu’il devait rencontrer des journalistes, en vue de préparer une conférence de presse, prévue le lendemain. Le représentant légal du Sheraton, a indiqué ne pas avoir reçu de délégations étrangères à cette date. À  l’exception d’un ministre suédois, dont le séjour a été payé par son ambassade. Et qu’il n’y a eu aucune conférence de presse le 17 février. Donc c’est tout faux, et Bouchlaka a menti.

Puis, en décembre 2013, le Parquet inculpait Bouchlaka, pour deux chefs d’accusations. Le premier, selon les dispositions de l’article 96 du code pénal concernant « l’usage par un fonctionnaire public de sa qualité, pour se procurer lui-même ou procurer à autrui, un avantage injustifié portant préjudice à l’administration ».

Quant au second chef d’accusation, il se rapporte à l’article 58 du code de la comptabilité publique, pour « utilisation illicite des fonds publics ».

Selon ces termes d’accusation, Bouchlaka est passible d’une peine de prison allant de 10 à 20 ans. Mais Bouchlaka a refusé à maintes reprises, l’affrontement et la comparution, que ce soit devant le juge d’instruction du pôle judiciaire et financier. Ou devant le bureau d’instruction, à propos de l’affaire du passeport diplomatique falsifié.

Ensuite, quatre ans plus tard en 2017, le Ministère public, demandait au juge d’instruction du bureau 26 au Pôle judiciaire économique et financier, de statuer sur cette affaire et d’émettre les mandats nécessaires. En vain.

Cette décision du parquet, si elle est suivie d’une instruction approfondie, avec à la clef, une inculpation en bonne et due forme, et un jugement. Pourrait présenter un virage important, sur la scène politique en Tunisie, dans la mesure où elle signerait le début de la fin, de l’impunité totale, dont ont bénéficié les cadres d’Ennahdha. Ceci pour les nombreux faits et méfaits, qui leur avaient été reprochés, lors de l’exercice de leurs fonctions au pouvoir, à l’ère de la Troïka.

À ce un laxisme flagrant du tribunal, quant à cette ce scandale sans aucune obligation légale. Et pour cause, l’affaire a pris beaucoup de temps. D’une part il fallait prononcer le verdict, dès que les chances de comparutions étaient épuisées. Et puis les recours ont été fait pour la seule et unique raison, qui est le gain de temps.

En décembre 2020, le député du Courant démocrate, Hichem Ajbouni, a publié un statut sur sa page Facebook : « Il faudra que la justice tranche dans les plus brefs délais. Afin que l’opinion publique sache qui est intervenu pour protéger le gendre du « cheikh » et lui éviter d’être inquiété. Est-il normal que cette affaire traîne depuis huit ans  ?

Il demande à la justice de se pencher sur cette mystérieuse affaire Sheratongate, qui croupit encore dans les archives des tribunaux.

En conclusion, l’Etat de droit doit primer avant tout le reste, dans une « saine » démocratie. Non donc à la justice de deux poids et deux mesures en Tunisie. Mais au final tant que Ghannouchi au pouvoir, rien n’arrivera à son gendre Bouchlaka.

 

 

 

 

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