Les droits des journalistes, un fondement de la liberté de la presse.
1.578 est le nombre de journalistes professionnels en Tunisie. Qui sont détenteurs en 2020 de la carte délivrée, par la « Commission indépendante d’octroi de la carte de journaliste professionnel ».
Malheureusement, le rapport annuel sur la situation des libertés de la presse en 2019. Indique que plus de 300 journalistes, ont été licenciés arbitrairement, entre mai 2019-2020.
Aussi selon une étude interne réalisée par le « Syndicat National des Journalistes Tunisiens » (SNJT). Environ 500 journalistes ont informé le Syndicat. Que leurs employeurs, ne leur ont pas versé, une partie ou l’intégralité de leur salaire, durant cette période. Le Covid-19 étant un facteur aggravant de la situation.
La grave détérioration des conditions matérielles des journalistes, a clairement contribué au retour de l’autocensure. Et à la baisse de la qualité de la production journalistique. Dans les faits, la vulnérabilité de journalistes marginalisés, a permis aux employeurs, d’imposer leur tutelle. Et pour cause certains journalistes, souffrent d’une misère économique, payés moins que le Smig : 300 dinars mensuel.
Dans le but de défendre la liberté de la presse, et le droit des citoyens à des médias libres et pluralistes. Le gouvernement doit assurer aux journalistes, un cadre juridique garantissant leurs droits, et préservant leur dignité.
Après 5 années de difficiles tractations, la profession a signé le 9 janvier 2019, avec le gouvernement précédent. Un accord-cadre, et une convention sectorielle pour les journalistes. Mais malheureusement à ce jour non publié au JORT, pour des tergiversations gouvernementale surtout. Ceci même en dépit, de la décision du Tribunal administratif. Lequel a statué en référé depuis le 11 novembre 2020, pour une publication immédiate de ladite convention.
Cet accord cadre avait pour objectif, de règlementer le secteur médiatique, et fixer les droits des journalistes. Principalement en ce qui concerne le salaire minimum (1.400 dinars en brut), les primes et les horaires de travail (40 heures par semaine). Et les congés payés (entre 30 et 40 jours, selon l’ancienneté), ainsi que la couverture sociale. En outre le SNJT insiste pour engager un ambitieux processus, de réforme des entreprises médiatiques publiques.
Le SNJT a suspendu cette grève générale prévue pour le 10 décembre 2020, suite a l’accord conclu la veille avec le Chef de gouvernement Mechichi. Ceci pour la publication de la convention cadre, après son adaptation, avec les règlements de base des établissements publics. Une commission formée de toutes les parties intervenantes, travaillera sur les modifications. Le délai de publication ne dépassera pas les 2 mois. Wait and see donc.
Autre constat, le déclin du journal à papier. Dont le nombre de titres a considérablement régressé depuis la « révolution » à ce jour. De 244 journaux et magazines en 2011, on est passé à seulement 50 journaux (papier et électronique) et magazines.
Actuellement il n’y a plus que 8 journaux quotidiens, 8 hebdomadaires, 8 magazines. Et une trentaine de journaux électroniques reconnus. Et aucun journal papier de parti politique.
Au final bon gré mal gré, ce «Quatrième Pouvoir», qu’est la Presse et les médias, devra donc reprendre sa place. Qui d’ailleurs lui revient de droit. C’est essentiel pour notre transition démocratique.
D’autant plus que le mérite principal revient aux journalistes professionnels. Suite à quoi la Tunisie, a gagné 25 places, pour être classée en 2019, au 72ème rang. Ceci dans le classement Reporters sans frontières (RSF) de la liberté de presse.
(Extrait actualisé de ma publication de février 2016 : « Mes Grandes réformes pour un réel changement en Tunisie »)