Les entreprises publiques « ruinent » ils la Tunisie ?
Les entreprises publiques tunisiennes ont servi par le passé, de socle au développement des infrastructures et des services sous la conduite de l’État. Et ont donc été un moteur de sa croissance économique depuis des décennies.
Toutefois au fil du temps, le déclin de l’efficience et l’efficacité de la majorité des entreprises publiques, a conduit à une baisse de la qualité des prestations. Ainsi qu’à une remise en question de leur viabilité.
Depuis 2011, la performance et la rentabilité des entreprises publiques, qui souffraient déjà de défaillances, se sont encore détériorées. Ces résultats négatifs ont impacté l’équilibre financier au point que certaines entreprises, au bord de la cessation d’activité, n’ont pu résister que grâce au soutien de l’Etat. À travers des subventions exceptionnelles ou des garanties de l’Etat.
Ceci en l’absence de stratégie globale de redressement du secteur. Un diagnostic précis et assez largement partagé de la situation des entreprises publiques en Tunisie, remet en cause leur gouvernance (au sens large, global et interne) et souligne de nombreux dysfonctionnements.
Les contre-performances du secteur s’expliquent notamment par :
- Un cadre juridique obsolète et des définitions inadaptées,
- Une structure actionnariale fragmentée et un rôle de l’Etat à redéfinir,
- Une responsabilisation limitée des Conseils d’administration,
- Des contrôles lourds et une transparence insuffisante,
- Non compétitifs par rapport aux entreprises privées.
Afin de libérer le potentiel de croissance du pays, soulager les finances publiques, améliorer la qualité des prestations de services, et garantir la viabilité des entreprises publiques. La réforme des entreprises publiques est donc une composante essentielle du programme économique du pays.
Malheureusement depuis 2011 à ce jour, cette réforme structurelle des entreprises publiques, tarde à venir. Ceci pour mille et une raisons. Mais la plus évidente est la faiblesse du gouvernement pour imposer quoique ce soit, face à l’intransigeance de l’union générale des travailleurs tunisiens (UGTT).
Conséquences directes, un bilan catastrophique, avec les dettes des entreprises publiques garanties par l’État, qui s’élèvent à 31 milliards dinars pour l’année 2020. Ce qui représente environ 28% du PIB (essentiellement en devises étrangères), et constitue donc un passif éventuel important.
Moody’s s’attend, par ailleurs, à ce que les réformes des entreprises publiques fassent partie du tout nouveau programme du FMI. Condition sine qua non, mais pas que, pour que la Tunisie puisse avoir accès au financement, auprès des bailleurs de fonds étrangers.
Jusqu’à qd c laxisme coupable de l’Etat … pour contrer les lignes rouges d l’UGTT … et privatiser c lourd fardeau des entreprises publiques en quasi-faillite.
Mon essai du 17 avril 2021