Gap de 6,2 milliards USD au budget Etat 2021

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Fitch Ratings, dresse un état des lieux apocalyptique de la situation économique de la Tunisie

 

Fitch Ratings (FR) vient d’assurer le 9 avril 2021, que l’accord conclu sur la coordination des réformes entre le gouvernement et l’influente Union générale tunisienne du travail (UGTT), le 31 mars dernier améliore les perspectives des changements de politique, qui pourraient faciliter l’accès de la Tunisie aux financements.

Cependant, un accord sur les réformes effectives reste très incertain, selon FR, et les risques posés par des besoins de financement élevés sont considérables.

Néanmoins, il y a encore peu de détails sur les mesures envisagées, et l’accord ne fait pas référence à la réforme de la fonction publique. Bien que l’importante masse salariale de l’administration, constitue un obstacle majeur aux efforts de consolidation.

Un accord sur la coordination des réformes économiques a également été conclu avec le patronat, le 7 avril 2021 assure l’agence.

FR a souligné que le gouvernement prévoit de couvrir la plupart de ses besoins de financement à l’extérieur, soit 6,2 milliards USD.

Dans un contexte de contraintes croissantes pesant sur la capacité d’absorption de la dette du marché intérieur. Un accord du FMI sera essentiel pour attirer d’autres financements officiels, et renforcer la confiance des investisseurs internationaux.

Le rôle du FMI dans le renforcement de la confiance des investisseurs, sera encore plus crucial si les États-Unis refusent de renouveler un accord. En vertu duquel ils ont garanti deux obligations souveraines tunisiennes. D’une valeur de 500 millions de dollars chacune, qui arrivent à échéance en 2021.

Les réserves de change fournissent une protection contre les risques de liquidité immédiats, en cas de déficit de financement externe. Les réserves brutes s’établissaient à 8,4 milliards USD à fin mars 2021. Contre notre estimation de 2,3 milliards USD de dette extérieure publique, venant à échéance cette année.

Les réserves seraient augmentées de 715 millions USD supplémentaires, si le FMI émettait 650 milliards USD, dans une nouvelle allocation générale de droits de tirage spéciaux (DTS), comme nous le prévoyons, précise Fitch.

Néanmoins, si le gouvernement n’est pas en mesure de garantir les niveaux de prêts au secteur public, cela pourrait entraîner une pression à la baisse sur la notation de la Tunisie.

Les plans de réforme, s’ils étaient adoptés, seraient toujours soumis au risque de mise en œuvre. Ce qui pourrait affecter les perspectives du FMI et d’autres financements officiels. Le mécontentement social a été aggravé par les difficultés économiques associées au choc de la pandémie Covid-19.

Cela peut renforcer l’opposition du public aux efforts du gouvernement pour réduire les dépenses budgétaires sur les salaires et les subventions, d’après FR.

Les risques pesant sur les réformes et l’adoption de la législation, découlent également de l’instabilité de la scène politique tunisienne. Le gouvernement a une majorité dans le parlement fragmenté, mais les divisions politiques sont élevées. Au milieu des retombées entre le président non affilié politiquement, et les plus grands partis de la législature. Il existe un risque d’élections anticipées, ce qui pourrait retarder davantage les réformes.

FR prévoit le déficit des administrations publiques tunisiennes à 8,6% du PIB en 2021, après le déficit estimé à 10,3% du PIB en 2020. Ceci est basé sur notre prévision actualisée du prix moyen du pétrole pour 2021, de 58 USD le baril – au-dessus de l’hypothétique budget officiel de 45 USD. Ce qui rend probable un dépassement des dépenses, au titre des subventions énergétiques.

Elle prévoit que le déficit se réduira à 6,4% en 2022, mais la dette publique rapportée au PIB continuera d’augmenter pour atteindre 95% en 2022. Cela représente une faiblesse de crédit importante pour la notation souveraine. La dette publique pourrait encore augmenter si le taux de change se déprécie ou si les passifs éventuels liés à une dette élevée des entreprises publiques (30 milliards dinars), se cristallisent dans le bilan de l’État.

Quand à l’inflation, l’agence prévoit une inflation moyenne de 5,6% en 2020-2021, supérieure à sa moyenne à Long terme de 4,5%.

Bref un « Tableau noir » inquiétant dressé par FR sur l’avenir de la Tunisie, et à sa bonne transition démocratique.

 

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