Tunisie 2030 : Une centrale nucléaire de 900 MW ?

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L’énergie en Tunisie comprend l’ensemble de la production, de la transformation, du transit de la consommation d’agents énergétiques dans ce pays. Au-delà d’être naturels ou transformées, les sources d’énergie sont soit des ressources renouvelables, soit des ressources fossiles.

Les énergies dites fossiles sont : Le pétrole; Le gaz naturel; Le charbon.

Comme les énergies fossiles représentent aujourd’hui 80 % de la consommation énergétique mondiale, ce sont pourtant des ressources qui ne se tournent pas vers l’avenir. Le grand problème des énergies fossiles est leur côté très polluant. En plus d’être à l’origine de gaz à effet de serre en grandes quantités, leur utilisation ne peut pas être éternelle. Les énergies fossiles ne se renouvellent pas naturellement et constituent un stock d’énergie qui s’épuise au fil des années.

L’idéal sortir du charbon en 2030, du pétrole en 40, du gaz en 50

En 2021, la production nationale d’électricité a atteint 19 922 GWh, contre 14 795 GWh en 2010, ce qui représente une croissance de 3% par an. Le mix énergétique est dominé par le gaz naturel qui représente plus de 97 % contre 3% pour les énergies renouvelables.

Le mix énergétique est dominé par le gaz naturel 97 % contre 3% pour les énergies renouvelables

Quant à la consommation spécifique globale, elle a connu une amélioration entre 2010 et 2021 au rythme de 1% par an pour atteindre 214.8 Tep/GWh en 2021 contre 243.3 Tep/GWh en 2010. Quant à la puissance maximale de pointe, elle a atteint 4472 MW en 2021 contre 3010 MW en 2010, soit un taux de croissance annuel de 4% environ.

Le déficit énergétique accapare 54% du déficit total jusqu’à fin septembre 2023 (7,607 milliards de dinars)

Le déficit énergétique accapare 54% du déficit total jusqu’à fin septembre 2023, Il a atteint 7,607 milliards de dinars fin septembre 2023. Alors que le taux de couverture n’atteint même pas les 25%. Selon le rapport sur la conjoncture énergétique pour juin 2023, le taux de dépendance énergétique de la Tunisie s’est situé à 48% à fin juin 2023. Ce qui est assez préoccupant, surtout avec les problèmes des finances publiques.

la Tunisie ambitionne d’atteindre 35% d’énergie renouvelable en 2030 et 80% en 2050

Pour l’histoire lors du Conseil des ministres du 3 novembre 2006, l’ex président Zine el-Abidine Ben Ali charge la Société tunisienne d’électricité et de gaz (STEG) d’entamer les études relatives au « développement de l’électricité au moyen de l’énergie nucléaire ». Le projet prévoit la construction d’une centrale nucléaire d’une capacité de 900 MW dont l’entrée en fonction interviendrait à l’horizon 2020. Une cellule sur le sujet existait cependant à la STEG depuis la fin des années 1970, mais était placée en sommeil.

En 2006, l’ex président Ben Ali charge la « STEG » d’entamer les études relatives au développement de l’électricité au moyen de l’énergie nucléaire en 2020

Cette centrale nucléaire aurait dû être implantée dans les zones côtières du littoral-Est et de l’extrême Nord. En plus de fournir les quantités d’eau nécessaires au refroidissement du réacteur, ces zones sont particulièrement sûres : elles sont stables géographiquement, et sans fissure.

Au moins 5 ans pour construire un réacteur nucléaire

Sachant qu’il faudrait au moins 5 ans pour construire un réacteur nucléaire, sauf pour un EPR qui demande beaucoup plus, il faudrait donc pour cela avoir un bon de commande signé depuis au moins 3 à 4 ans, durée des études préparatoires.

Le Maroc en coopération avec les russes projette sur la voie de l’énergie nucléaire

En comparaison Le Maroc après avoir exploité avec succès le potentiel solaire et éolien, s’engage désormais sur la voie de l’énergie nucléaire, affirmant ainsi sa volonté de diversifier son bouquet énergétique pour répondre aux besoins croissants du pays. Une attention particulière est accordée aux petits réacteurs modulaires (PRM) en raison de leur adaptabilité remarquable, facilitant ainsi leur intégration dans le paysage énergétique.

Le Maroc envisage la prospection des gisements d’uranium dérivés des phosphates

Les multiples avantages des PRM, notamment pour des applications telles que la cogénération et le dessalement de l’eau de mer. L’accord de coopération en matière de nucléaire civil entre le Maroc et la Russie englobe un large éventail de domaines, de la prospection des gisements d’uranium à la formation du personnel.

La France vise une indépendance totale des énergies fossiles d’ici 2050

Quand à La France,  elle se lance dans une ambitieuse transformation de l’énergie. Avec un plan dévoilé le 22 novembre 2023, le gouvernement vise une indépendance totale des énergies fossiles d’ici 2050. Actuellement, la consommation d’énergie finale de la France est composée à 37% de pétrole et 21% de gaz, majoritairement importés de Russie et du Moyen-Orient.

La France envisage la construction de 6 à 8 nouveaux réacteurs EPR2, en plus Du parc existant

Cette dépendance pèse lourd sur les finances des Français. La nouvelle stratégie vise une économie plus sobre et efficace, alimentée principalement par des énergies bas-carbone locales. D’ici 2035, la France envisage un avenir électrique, avec le maintien de tous les réacteurs nucléaires existants et la construction de 6 à 8 nouveaux réacteurs EPR2. Parallèlement, une massification de la production d’énergies renouvelables est prévue.

« EDF » va augmenter sa construction de 1 à 1,5 réacteur par an au niveau De l’Europe

L’énergie nucléaire connaît un retour en grâce depuis la guerre en Ukraine et l’abandon du gaz russe par l’Union Européenne. Elle a ainsi été à la fin du mois de novembre reconnue par le Parlement européen, en parallèle des énergies renouvelables, comme une industrie verte. Ce qui devrait permettre de soutenir son développement pour avancer sur la décarbonation.

L’energie nucléaire reconnue par le Parlement européen, en parallèle des énergies renouvelables, comme une industrie verte

Au COP 28 à Dubaï, une vingtaine de pays dont les États-Unis, la France et les Émirats arabes unis ont appelé, dans une déclaration commune, à tripler les capacités de l’énergie nucléaire dans le monde d’ici 2050, par rapport à 2020, ceci pour réduire la dépendance au charbon et au gaz, grand enjeu de cette COP. 110 pays se sont engagés à tripler les capacités d’énergies renouvelables d’ici 2030.

Au « COP 28 » appel à tripler les capacités de l’énergie nucléaire dans le monde d’ici 2050

La déclaration reconnaît le rôle clef de l’énergie nucléaire dans l’atteinte de la neutralité carbone d’ici 2050 et pour conserver l’objectif de (limiter le réchauffement à) 1,5°C à portée de main. « Nous savons par la science, la réalité des faits et des preuves qu’on ne peut pas atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 sans nucléaire », a affirmé John Kerry lors de l’événement à Dubaï.

« Cop 28 » Pas de neutralité carbone d’ici 2050 sans nucléaire, et pour conserver l’objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5°

Il est donc impératif de trouver des solutions pour baisser le déficit énergétique de la Tunisie. Cela pourrait passer par la hausse de la part des énergies renouvelables dans les ressources d’énergie primaire du pays. En outre, des efforts doivent être consentis pour baisser la consommation d’énergie, notamment en adoptant les bons gestes (éteindre les veilles, usage des LED, favoriser les équipements électriques de classe 1 lors de nouvelles acquisitions, maîtriser les températures de chauffage ou de refroidissement, etc.), et en améliorant l’efficacité énergétique (notamment via l’isolation des maisons).

La réactivation du projet de 2006, pour la mise en marche d’ici 2030, d’un réacteur nucléaire de 900 mW

Mais surtout la réactivation du projet de 2006, pour la mise en marche d’ici 2030, d’un réacteur nucléaire de 900 GW. Ainsi que le développement de la mobilité électrique est aussi une piste à envisager, notamment s’il est accompagné de mesures encourageant le développement en parallèle d’ombrière solaire.

Pour les détracteurs des centrales nucléaires civiles les : graves risques d’accident, déchets sur le très long terme, coûts élevés de l’atome

Au final, ses promoteurs voient dans l’énergie nucléaire, modulable et qui n’émet quasiment pas de gaz à effet de serre, un moyen incomparable de produire une électricité vertueuse et abondante. Contrairement certains défenseurs de l’environnement à raison soulignent en revanche les graves risques d’accident, la question des déchets sur le très long terme ou encore les coûts élevés de l’atome.

 

2 Commentaires

  1. Mon essai du 4 décembre 2023 … à défauts de petits réacteurs modulaires(PRM) jusqu’à 300 MWe suffisent … en raison de leur adaptabilité remarquable … facilitant ainsi leur intégration dans le paysage énergétique … et profiter ainsi des multiples avantages des PRM … notamment pour des applications telles que la cogénération et le dessalement de l’eau de mer.

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