Nouvel ordre mondial en marche ?

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Poutine estime que les sanctions occidentales pourraient être néfastes à la Russie

Les sanctions internationales visant Moscou pour son offensive en Ukraine « peuvent » avoir des conséquences « négatives » à « moyen terme » sur l’économie nationale. C’est ce qu’a affirmé Vladimir Poutine, mercredi 29 mars 2023, lors d’une réunion avec le gouvernement retransmise à la télévision. La pluie de sanctions internationales, touchant de nombreux secteurs d’activité, dont celui des hydrocarbures, affectait l’économie nationale.

Une coopération avec Pékin salvatrice

Vladimir Poutine s’est alors tourné vers Xi Jinping. Lors d’un sommet à Moscou, la semaine dernière, les deux hommes ont dit vouloir « approfondir » les relations économiques russo-chinoises. Mais de nombreux observateurs y ont vu un signe de la dépendance grandissante de la Russie vis-à-vis de la Chine, dont l’économie a largement captée les exportations de gaz et de pétrole russes, visées par les sanctions des Occidentaux.

Ainsi lors d’une réunion de son Conseil de sécurité nationale ce vendredi 31 mars 2023, le président Vladimir Poutine a affirmé que les « bouleversements sur la scène internationale » obligeaient la Russie à « adapter » sa stratégie.

Comme un air de Guerre froide aggravÉe

Cette nouvelle stratégie de politique étrangère désignant les États-Unis et l’Occident comme l’origine de « menaces existentielles » pour Moscou, sur fond de crise diplomatique liée au conflit en Ukraine. Des « bouleversements sur la scène internationale » obligent la Russie à « adapter ses documents de planification stratégique, notamment (celui sur) la conception de la politique étrangère de la Fédération de Russie », a justifié le président Vladimir Poutine lors d’une réunion de son Conseil de sécurité nationale.

« Une guerre hybride d’un nouveau genre »

Selon son chef de la diplomatie, Sergueï Lavrov, le nouveau document relève « la nature existentielle des menaces (…) créées par les actions des pays inamicaux ». Il a qualifié les Etats-Unis d' »instigateur principal et chef d’orchestre de la ligne antirusse ». « De façon générale, la politique de l’Occident visant à affaiblir la Russie par tous les moyens est caractérisée comme une guerre hybride d’un nouveau genre ».

La Russie isolée en Occident

L’adoption de cette nouvelle stratégie de politique étrangère entérine la profonde rupture qui existe entre Moscou et les pays occidentaux depuis le lancement de l’offensive russe contre l’Ukraine. Ce conflit a causé une crise diplomatique d’une gravité rappelant l’époque de la guerre froide. Washington et ses alliés ont mis en place de lourdes sanctions économiques contre Moscou, qui les accuse en retour de lui livrer une guerre par procuration en Ukraine, en livrant notamment des armes à Kiev.

Cette nouvelle stratégie de politique étrangère désignant les États-Unis et l’Occident comme l’origine de « menaces existentielles » pour Moscou

La Russie se fixe comme « priorité » d’éliminer la « domination » des États-Unis et des Occidentaux tout en se décrivant comme une « civilisation » défenseure des russophones, selon sa nouvelle doctrine de politique étrangère.

« L’élimination des vestiges de la domination des États-Unis »

« La Russie entend accorder une attention prioritaire à l’élimination des vestiges de la domination des Etats-Unis et d’autres États hostiles dans les affaires mondiales », peut-on lire dans ce document de 40 pages publié sur le site du Kremlin.

C’est une décision forte, qui semble vouloir établir un nouvel ordre mondial

Dans ce contexte d’isolement en Occident, la Russie cherche à se rapprocher économiquement et diplomatiquement de l’Asie, notamment de la Chine, une priorité vitale qui se reflète dans la nouvelle doctrine. Ce sont des nations déterminantes économiquement et plutôt en retrait du conflit en Ukraine. La Chine et l’Inde sont désignées comme partenaires clés de la Russie sur fond d’isolement face aux Occidentaux, selon cette nouvelle doctrine de politique étrangère russe, qui prévoit aussi de développer les relations avec l’Afrique et l’Amérique latine.

Inde, Chine, Afrique et Amerique latine … Les nouveaux partenaires

« L’approfondissement global des liens et de la coordination avec les centres mondiaux de pouvoir et de développement souverains amis situés sur le continent eurasien revêt une importance particulière », peut-on lire dans ce document publié sur le site du Kremlin, au chapitre consacré à la Chine et à l’Inde. Poutine avait affiché sa complicité avec son homologue chinois Xi Jinping lors d’un sommet à Moscou plus tôt en mars, vantant la « nature spéciale » des relations entre leurs pays, qui semblent néanmoins de plus en plus déséquilibrées en faveur de Pékin, tant la dépendance de Moscou grandit.

Un combat sur l’aspect des « valeurs morales »

En écho au conflit en Ukraine où Moscou affirme vouloir empêcher des exactions contre les populations russophones, le nouveau document présente la Russie comme une « civilisation » ralliant les peuples qui constituent « le monde russe ». Alors que Poutine se présente comme le champion des « valeurs traditionnelles » de l’Église orthodoxe face à un Occident présenté comme décadent, la nouvelle doctrine porte aussi le fer dans le domaine moral.

Il faut « neutraliser les tentatives d’imposer des principes idéologiques pseudo-humanistes et néolibéraux, qui conduisent à la perte de la spiritualité traditionnelle et des principes moraux », peut-on ainsi lire.

Absurde : la Russie préside le Conseil de sécurité des nations Unies du 1 au 30 avril 2023  !

Le Bélarus accueillera bel et bien des armes nucléaires « tactiques » russes, comme le souhaite Vladimir Poutine, pour répondre aux « pressions » occidentales « sans précédent », a affirmé ce mardi 28 mars 2023, le ministère bélarusse des Affaires étrangères dans un communiqué.

Les sanctions économiques et politiques contre cette ex-république soviétique alliée de la Russie sont accompagnées du « renforcement du potentiel militaire » de l’Otan sur le territoire des pays membres de l’Alliance voisins du Bélarus, a-t-elle poursuivi pour justifier cette décision.

Traité de non prolifération nucléaire violé  ?

Dans ce contexte, le Bélarus se voit donc « contraint de prendre des mesures de riposte », a insisté la diplomatie bélarusse, tout en assurant que Minsk n’aura pas le contrôle sur ces armes et que leur déploiement « ne contredit en aucune manière les articles I et II du traité de non-prolifération nucléaire ».

Poutine a l’accord de Minsk pour déployer des armes nucléaires « tactiques » au Bélarus operationnelles dès juillet 2023

Samedi 31 mars 2023, le président russe Vladimir Poutine avait annoncé avoir eu l’accord de Minsk pour déployer des armes nucléaires « tactiques » au Bélarus, un pays situé aux portes de l’UE et dirigé depuis 1994 par Alexandre Loukachenko, son allié le plus proche. Selon Poutine des préparatifs à ce déploiement doivent commencer dès le mois d’avril, et à terme en juillet 2023.

Et puis il y a l’Afrique et l’Amérique latine visés par la nouvelle doctrine étrangère de Poutine

Rappelons que le maître du Kremlin a reçu dernièrement des responsables du continent africain, et leur a soumis ses projets dans plusieurs domaines. Également que les dirigeants africains sont conviés à Saint-Pétersbourg, du 26 au 29 juillet 2023, dans le cadre du « Sommet Russie-Afrique ». Ce rendez-vous nous en dira plus sur ce changement de cap majeur.

Auparavant le président algérien Abdelmadjid Tebboune et son homologue russe Vladimir Poutine ont convenu, lors d’un entretien téléphonique mardi 31 janvier 2023, de programmer une visite d’État de M. Tebboune en Russie pour « le mois de mai prochain », a indiqué la présidence algérienne dans un communiqué.

L’Algérie et la Russie sont des partenaires stratégiques

L’Algérie et la Russie sont des partenaires stratégiques qui jouissent d’une harmonie et d’une certaine stabilité depuis la guerre froide. Cela explique pourquoi Alger est devenu le troisième client d’armes de Moscou au cours de la dernière décennie. Sachant que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait reçu le 16 mars 2023, la présidente du Conseil de la fédération de Russie, Valentina Matvienko qui avait transmis un message du président russe Vladimir Poutine au président de la République, comprenant une invitation officielle à visiter la Fédération de Russie. En plus elle avait invité le président Tebboune à participer en juillet 2023 au deuxième sommet Russie-Afrique.

Qu’en est t’il Du positionnement de la Tunisie dans ce nouvel ordre mondial en marche  ?

Le conflit a causé une crise diplomatique d’une gravité rappelant l’époque de la Guerre froide, avec deux pôles radicalement opposés sur le plan des objectifs politiques et moraux. On attend également les réactions des Occidentaux face à ce qui de toute évidence leur pose un défi auquel ils n’étaient pas préparés. Avec un risque majeur d’utilisation d’armes nucléaires tactiques voire même à l’extrême stratégiques.

Bref où va le monde, comme si 2 ans de covid, et 13 mois de guerre en Ukraine, ne suffisent pas, avec ce qu’elles ont engendrées comme « panne économique mondiale » et conséquences fatales : régressions chômage inflation denrées alimentaires perturbées troubles sociaux … et autres catastrophes naturelles independantes : réchauffements  climatiques, sécheresses et autres.

Auxquelles s’ajoutent au présent un facteur aggravant avec les prémices d’une éventuelle « 3ème guerre mondiale » dévastatrice, par des milliers d’armes de destructions massives à portée de quelques pays belligérants.

3 Commentaires

  1. La question reste posée :

    La Tunisie remplacerait elle son partenariat stratégique avec les USA 🦅 & l’UE pour c nouvel ordre mondial en marche ? … surtout suite l’échec à c jour avec le FMI se tournerait elle vers les BRICS pour sa relance économique ?

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