Tunisie ingouvernable !

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Le système politique “hybride” de gouvernance choisit, tout comme le mode de scrutin à la proportionnelle, font que la Tunisie a héritée depuis les élections de 2014, d’une carte politique très éclatée, avec des petits partis pour la plus part “parasites“, donc à forte nuisance pour notre démocratie naissante. Ainsi aucun parti ne sera majoritaire à lui tout seul, avec aux meilleures des cas 37% au Parlement (ARP).

Et entre le Chef du gouvernement et celle de la République, et les partis irresponsables dont on connait maintenant l’avidité de pouvoir avec leurs guerres de positions continuelles, et leurs cupidités, font que le processus de prise de décision sera, dans le meilleur des cas, lent et les décisions elles-mêmes à minima, molles et consensuelles par le bas.

Alors qu’au contraire le pays a besoin d’un Etat fort et d’une poigne de fer dans cette guerre ouverte contre toutes les formes de terrorismes, armés ou pas, qui s’annonce longue, complexe et dangereuse. La Tunisie est donc figée voire ingouvernable. Conséquence directe le Chef de gouvernement Essid, d’autant plus non partisan, est donc “faible” pour ne pas dire incapable de mettre en place un nouveau modèle de développement pour l’essor du pays, avec évidement comme préalable un rétablissement de l’ordre et la sécurité dans le pays.

Ainsi sur fond de marasme économique et de menaces sécuritaires, le pays a fait face au mois de janvier à une crise sociale sans précédent depuis 2011. Aussi pour éviter en plus une crise de régime, faut envisager une révision de la constitution visant à renforcer l’exécutif et mettre au clair le partage des responsabilités en son sein. La constitution actuelle est entre un régime présidentiel et un régime parlementaire et l’on risque à court terme, d’avoir un exécutif divisé entre un Président et un Chef de gouvernement qui se déchireraient.

Malheureusement prémédité ou pas, le mécanisme de fonctionnement des institutions et l’équilibre des pouvoirs ont été à tort vagues voire négligés, dans l’écriture de la Constitution. On devra donc y remédier et réviser ce texte pour ces chapitres qui manquent de clarté.

Entre temps faut aussi réviser ce mauvais règlement intérieur de l’ARP, ceci pour mieux responsabiliser voire sanctionner les dérives, entre autres l’absentéisme large des députés, et surtout augmenter la cadence et performance du pouvoir législatif, ceci afin d’accélérer le rythme d’adoption des lois et autres prérogatives.

Sachant d’une part que malheureusement la révision de la Constitution selon l’art.143 ne pourra se faire pour le moment, ceci pour “carence” à ce jour de la mise en place de la “Cour Constitutionnelle”, et pareil pour l’application de l’art.80. Bref le pays est en période de blocage constitutionnel, et BCE a les mains liées, et ne pourra donc rien faire, pour changer la donne. Sachant d’une autre part, que le code électoral actuel est imparfait voire une “imposture” pour notre jeune démocratie, et c’est normal il était taillé sur mesure par et pour les “nahdhaouis” qui étaient majoritaires en 2011 au sein d l’ANC avec la passivité de l’opposition, ceci pour conquérir le pouvoir chez nous et le garder pour longtemps, ou à défaut d’y revenir.

En réalité ils ne sont que 800.000 disciples, et que comme la masse des électeurs potentiels en en âge de voter en Tunisie est de 8 millions, font qu’ils sont réellement une « minorité », environ 10% dans le pays. En toute logique ils devraient donc n’occuper dans le Parlement que 22 sièges maxi, or suite aux législatives du 26 octobre 2014 ils ont obtenus 69/217, ce que je considère comme une “escroquerie électorale” en bon et du forme et en toute légalité.

Pour ce faire et pour rétablir la bonne équation et rendre la “gouvernabilité” au pays, et surtout bloquer la route aux khwanjias pour revenir au pouvoir, avec leurs dogmes rétrogrades de « 6éme Califat » et autres dérivés, faut donc réviser via l’ARP avant juin 2016 complètement ce maudit code électoral de Ghannouchi comme suit :

1) Changer le mode de scrutin actuel pour les législatives par un autre plus approprié à la stabilité de la gouvernance politique du pays. Je propose le mode de scrutin majoritaire uninominal, ceci pour nous éloigner définitivement des scénarios italien, espagnol et portugais d’instabilité politique actuelle. Quoique pour eux c’est de moindre mal, et pour causes leurs institutions démocratiques sont ancrées depuis des décennies, voire des siècles. L’exemple de la Belgique sans gouvernement depuis plus d’un an, est un exemple frappant.

2) Les citoyens âgés de 18 ans et plus, doivent être automatiquement inscrits sur les listes électorales, sans pré-inscriptions.

3) Obligation de voter, avec sanctions sous forme d’amendes de 50 dinars pour l’absentéisme et le double pour les récidivistes, ceci pour faire voter le maximum des 8 millions d’électeurs potentiels.

4) Instaurer le vote électronique par le web ou autres appareils spécifiques ceci pour la diaspora tunisienne avec une garantie contre les fraudes et le piratage cyber. Sachant qu’en moyenne seuls 29% ont votés en 2014, malgré les sacrifices et le coût très élevé environ 50 dinars par personne. Sachant qu’en plus l’ISIE ne maîtrise pas le cours et conditions des élections à l’étranger en rapport avec la souveraineté des 40 pays concernés.

5) Réduire le nombre de sièges à un par continent, soit 5 au lieu de 18 actuels pour les tunisiens à l’étranger ou à l’extrême supprimer leurs représentativités. Dans plusieurs pays le vote à l’extérieur du territoire national n’existe pas.

6) Sévères sanctions pénales et autres comme annulations des votes, voire dissoudre le parti pour les fraudes et autres fautes graves électorales. L’actuel code électoral est très conciliant sur ça. “L’instance de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption” à créer, aura cette lourde charge d’appliquer sévèrement la loi.

7) Restreindre le nombre de candidats aux législatives, présidentiels et municipales, avec des conditions restrictives pour les élus. Ce « cirque » et cette cacophonie de 2011 et 2014 a assez durée, ceci pour faire en sorte d’éviter dans l’avenir le « carnaval » des 15.000 élus pour les législatives et des 1.500 listes électorales, sans oublier les 100 candidats pour la Présidence de la République.

8) Réduire à 20 au maximum le nombre de partis politiques sur la place publique au lieu des 150 actuels, en prenant en considération toutes les tendances.

9) Interdire définitivement les partis politiques à connotation religieuse. Plus jamais d’islam politique chez nous. Interdiction formelle aux élus de faire des prêches dans les mosquées et autres, et vice versa aux imams de se présenter aux élections politiques.

10) Interdire définitivement le « tourisme parlementaire » à l’ARP. Le député qui démissionne de son parti politique, quitte automatiquement l’hémicycle du Bardo.

Si rien n’est révisé entre temps par consensus pour une meilleure gouvernance du pays, en rapport avec les objectifs de la “révolution”, je propose donc comme voie limite de sortie de crise, que le Président de la République BCE anticipe la dissolution du Parlement actuel l’APR avec sa composition « défaillante », et appelle à de nouvelles élections législatives anticipées pour fin 2016. Ceci surtout pour la stabilité et la bonne marche du gouvernement. Mais aussi pour remettre ces nahdhaouis à leurs véritables tailles et places, celle dorénavant d’une minorité au Parlement représentée par les plus “clean” et patriotes d’entre eux, ou en prison pour les véreux et criminels. Dans l’avenir ils vivront en tant que concitoyens en paix et en toute sécurité, et surtout dans un respect mutuel, mais jamais plus dans la gouvernance du pays, et donc c’en est fini et à jamais du retour de l’islam politique en Tunisie et ses conséquences fâcheuses que nous avons connues, depuis leurs venus au pouvoir.

Au final je considère que le bipartisme chez nous, est plus opportun à mettre en place en ce moment et pendant une décennie au moins, ceci pour une meilleure capacité à prendre rapidement des décisions, afin de construire notre démocratie naissante qui sera avec le temps forte et durable. Le risque “d’ingouvernabilité” est de moins en moins hypothétique, en raison d’une loi électorale “alambiquée” qui ne garantit pas à la coalition arrivée en tête dans le pays, de remporter la majorité au Parlement. Le dysfonctionnement voire le blocage actuel non annoncé de la gouvernance de l’Etat, est fatal pour l’essor de la Tunisie, avec cette coalition des 4 partis politiques immatures au pouvoir, ceci donc doit cesser au plus tôt.

L’exemple frappant de la politique étrangère “brouillon” voire ambiguë de mon pays vis à vis du classement du Hezbollah libanais au rang de terroriste ou pas, entre les positions contradictoires de la Présidence de la République, le Ministre de l’Intérieur et celui des Affaires Étrangères, est un cas d’école. Le pays ne pourra donc plus continuer longtemps comme ça, avec ce chaos fatal de prises de décisions non cordonnée à “3 têtes“, d’autant plus non performante pour ne pas dire “suicidaire”. C’est à l’extrême un crime contre la Nation!

1 COMMENTAIRE

  1. Mon essai d juin 2016 … j’espère qu’avec cette « 3ème République » en préparation … la Tunisie sortira d c « blocage » … et deviendra progressiste innovante & performante dès 2023 … quoique c risque menace dorénavant la France … suite à sa composition « éclatée » du Parlement.

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