« L’école primaire de demain » (1/5)

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Inacceptable, La Tunisie était classée parmi les 5 derniers pays dans le classement PISA 2015 (65 / 70).

Selon la dernière étude Pisa publiée en 2019, basée sur la qualité, l’efficacité et l’équité des systèmes scolaires réalisé par l’OCDE a livré ses résultats. Les élèves des pays arabes ont un score nettement inférieur à la moyenne de leurs camarades des pays de l’OCDE. Aussi bien dans la compréhension de l’écrit, qu’en mathématiques ou en sciences. La Tunisie était classée parmi les 5 derniers (65ème / 70 pays). Et depuis pour éviter l’humiliation s’était retirée de ce classement PISA.

Sachant aussi, que les dépenses globales des : « Ministère de l’Éducation Nationale », « Ministère des Études Supérieures » et « Ministère de la Formation Professionnelle », prévues dans le budget de l’Etat 2021, sont d’environ 10 milliards dinars (97% représentant la charge de la masse salariale). Malheureusement ceci engendre chaque année environ 100.000 abondons de scolarités, et 50.000 diplômés chômeurs.

Conséquences fâcheuses des milliers de doctorants mais pas que, sont en chômage depuis une décennie, d’ailleurs récement en grève de la faim. Bref le système actuel d’éducation et de formations, est une véritable « Usine à chômeurs ». Avec en plus une dégradation crescendo depuis des décennies de la qualité d’enseignement.  Enseignant universitaire depuis 15 ans, je confirme malheureusement ce constat amer.

Pour le bien de nos enfants et du pays dans l’avenir, de très « Grandes Réformes » douloureuses à Court et Moyen Terme (CMT), seraient nécessaires. Au départ donc à la base de l’éducation nationale, dès l’école maternelle, jusqu’à l’université, sans oublier la recherche scientifique, aussi la formation professionnelle, et pour adultes ( objets de mes publications en rapport de 1 à 5 ).

Ce changement structurel exigé pour une éducation nationale moderne pour nos enfants, dans une Tunisie innovante et mondialiste. Ceci pour préparer les élèves de demain à être de bons citoyens performants, et pour l’employabilité des jeunes diplômés, que je considère pour « l’école primaire de demain » comme suit  :

  • Au départ l’enseignement public devrait débuter à la base dès l’enfance de 1 à 4 ans :

       –  l’Etat et les municipalités partageraient la responsabilité de l’éducation nationale dès le jeune âge. Le financement de l’enseignement devrait majoritairement d’une part pris en charge par les municipalités, à travers la perception des impôts locaux. Et d’autres part par des aides de l’Etat aux municipalités via des subventions. Ceci resterait valable pour tout le cycle d’enseignement, jusqu’à l’université.

       –  Avec prise en charge totale gratuite par l’Etat dès l’école maternelle, dans les crèches, jardins d’enfants ou autres. L’enfant bénéficierait de 20 heures d’encadrement, pendant 46 semaines par année.

     –  Avec éducation plurilingue arabe, français et anglais. Mais aussi pour développer ses compétences cognitives (comparer, analyser, hiérarchiser, …). Six domaines essentiels pour le développement global de votre enfant :  Créativité, art et esthétique, langue, communication et médias, mouvement, conscience corporelle et santé, valeurs, participation et démocratie, émotions et relations sociales, sciences et techniques.

      –  Supprimer définitivement l’enseignement en langue arabe des matières suivantes : mathématiquement, physique chimie, sciences naturelles, philosophie.

     –  En pédagogie prôner plutôt  l’apprentissage par le jeu et le plaisir.

      –  Avec dorénavant 2% du PIB qui serait investie pour les tous petits, ceci dans un souci d’équité sociale. L’idéal dans l’avenir qu’un enfant dans les régions défavorisées, devrait avoir les mêmes conditions d’études que celui de Tunis.

     – Côté matériel, l’école ne coûterait rien du tout aux parents. Toutes les fournitures scolaires seraient données par l’école : cartable, livres, cahiers, crayons, pochettes et autres. La cantine et transport seraient également gratuite. En plus, quelle que soit la saison, les élèves seraient encouragés à prendre l’air et à faire des activités dehors (forêts, mers et autres).

       –  Les enfants seraient constamment encouragés et valorisés. Ils cultiveraient donc leur confiance en eux, et développeraient librement leur personnalité et leurs compétences.

  •  Ensuite l’Enseignement Fondamental public de 4 à 11 ans :

          –  L’avenir de tous nos enfants exigerait de relever les défis d’une société en constante mutation : multiplication des savoirs, abondance de l’information, mondialisation, nouvelles technologies, multiculturalisme.

         –  Jusqu’à la huitième année d’enseignement, il n’y aurait pas de notes. Seulement des évaluations données aux parents, que les professeurs reçoiveraient une fois ou deux l’an. Un système de notes plus affiné serait mis en place : elles iraient de « A » à « F », avec des « + » et des « – ». Pas de note, pas de réelle évaluation, pas de compétition. Plutôt du travail collaboratif et l’idée que chaque élève arriverait aux objectifs attendus.

        –  Journées de cours seraient beaucoup moins chargées. En effet, jusqu’à 11 ans, ils auraient cours de 8h30 à 13h30. Après la classe, les enfants iraient à la garderie ou ils rentreraient chez eux. En effet, les parents seraient nombreux à finir leur journée de travail vers 15h pour pouvoir s’occuper de leurs enfants.

      –  Au moins une fois par semestre aurait lieu un entretien avec l’élève, l’enseignant et le responsable de l’enfant, au cours duquel est discuté la scolarité et le bien-être de l’élève. Cet entretien fournit un état du développement des connaissances et de l’évolution sociale de l’élève.

         –   La famille serait vraiment au centre de tout, y compris du monde professionnel, et les journées de travail seraient organisées autour des enfants.

  • Recyclage continu des enseignants de l’école maternelle, de l’enseignement fondamental et secondaire concernés, pour la linguistique du français, anglais, chinois et allemand. En plus sur les nouvelles matières du programme d’études, et la formation professionnelle.
  • À partir de l’âge de 4 ans, le ratio des langues d’enseignements serait : 10 % en arabe, 20 % en français, et 70 % en anglais. Ceci pour assurer une meilleure employabilité des jeunes diplômés, et accessibilité facile aux nouvelles sciences, recherches scientifiques et autres savoirs.
  • Ratio Élève/ Enseignant serait ramené à 10. Au présent en Tunisie c’est le double. Dorénavant les enseignants ne sont donc pas perçus comme une autorité contraignante, mais plutôt comme des accompagnateurs.

Si l’école permet d’acquérir des connaissances culturelles, elle ne valorise pas assez l’expression en public, la créativité, la responsabilisation, ou encore l’esprit d’entreprise. D’autant plus que l’école évolue moins vite que les transformations de la société.

Le système scolaire suédois (scandinave en général) fait référence en la matière. La Chine et Singapour sont classés parmi les premiers à PISA. La Tunisie dans une décennie avec ces grandes réformes structurelles, devrait  rejoindre le classement de la moyenne des pays de L’OCDE (25ème). C’est un levier majeur pour réduire le chômage, et créer une plu value dans notre économie et donc le PIB.

Pour bien se faire, Le but du système éducatif tunisien, est de responsabiliser les élèves très tôt à la base sur leur avenir, de réduire l’impact du milieu social sur les résultats, de mener les étudiants à valider des diplômes universitaires, et d’effectuer le parcours le mieux adapté à leur personnalité. Sans oublier l’essentiel : l’Employabilité.

3 Commentaires

  1. Mes essais de 2021 en 5 volets … sur la réforme structurelle globale de l’Éducation nationale … c le grand défi du 21ème siècle en Tunisie 🇹🇳 … mais qui pourra le faire … possible KS dès 2024 ?

  2. À partir de l’âge de 4 ans, le ratio des langues d’enseignements serait : 10 % en arabe, 20 % en français, et 70 % en anglais. Ceci pour assurer une meilleure employabilité des jeunes diplômés, et accessibilité facile aux nouvelles sciences, recherches scientifiques et autres savoirs.

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